De l’avis de Magloire N’dehi, formateur en démocratie et leadership politique, le retrait des représentants des partis politique au sein de la CEI n’est pas la solution à la crise de confiance, dont est l’objet cette institution.
il n’y a pas plus neutre en théorie que le ministère de l’Intérieur pour organiser les élections
L’essentiel pour lui repose sur l’éducation civique et politique, dont doivent être nantis ceux qui doivent appartenir à l’institution chargée de l’organisation des élections. « Si vous voulez, enlever les partis politiques. Aller prendre qui vous voulez, mettez dans cette CEI, si vous n’avez pas résolu la question de fond, qui est l’éducation civique et politique, vous n’avez rien fait. (…), il n’y a pas plus neutre en théorie que le ministère de l’Intérieur pour organiser les élections, puisque tous les régimes sont passés par-là (..) mais ça n’a pas fonctionné. La CEI des partis politiques n’a pas fonctionné ».
Se servir de l’exemple du Ghana
Selon le formateur en démocratie et leadership politique, la Côte d’Ivoire doit s’inspirer de la voie que le Ghana a empruntée en 1992 au temps du capitaine Jerry Rawlings, en mettant l’accent sur l’éducation civique et politique. Il a à juste titre rappelé l’une des célèbres citations de ce dernier, qui disait : « Nous allons créer une Constitution avec des institutions, à tel point que même si le diable venait à diriger le Ghana, il le dirigera dans l’intérêt des Ghanéens ».
Jerry Rawlings a ainsi crée la Commission nationale d’éducation civique, qui n’est autre qu’une agence d’éducation politique et civique. Cette agence a un bureau central à Accra et 283 bureaux sur toute l’étendue du territoire ghanéen. Sa Mission est d’éduquer les ghanéens à connaitre la Constitution de la 4e République, et les former à la défendre en tout temps, contre toute forme de violation et de violence.
Selon la lecture de Valéry Bomisso, attaché de finance à la direction des ressources humaines du ministère des Finances et du budget, les plaintes contre la CEI naissent du fait que celui qui est en charge de la gestion de cet organe est suspecté de ne pas œuvrer pour l’intérêt général, mais pour celui d’une entité dont il est membre. En d’autres termes, on le suspecte de travailler à défendre des intérêts, qui ne sont pas d’ordre général.
Instaurer des mesures contraignantes pour celui qui doit diriger la CEI
On a beau utiliser mille outils qu’on va changer, on aboutira toujours au même résultat
Pour lui, la solution est de mettre en place une disposition qui contraigne celui qui dirige cette entité à œuvrer pour l’intérêt général. « On a beau trouver un autre instrument. On a beau trouver d’autres personnes, mais tant que les animateurs de nos outils et de nos institutions ne sont pas guidés de façon contraignante dans la recherche de l’intérêt général (la préservation de l’unité nationale, de la paix, de l’égalité, l’honnêteté et l’intégrité dans l’exercice de leurs fonctions), on a beau utiliser mille instruments. On a beau utiliser mille outils qu’on va changer, on aboutira toujours au même résultat ».
Interrogé de savoir si les jeunes ne sont-ils pas manipulés aux cours des élections par leurs leaders politiques, Michaël Grekou, le président de l’Association des jeunes de Gagnoa, a répondu par oui et non. Pour lui, c’est l’ignorance qui motive les jeunes à se laisser manipuler. Pour cela, il les invite à se former et à avoir une éducation politique et civique. De l’avis du président de l’Association des jeunes de Gagnoa, la responsabilité de l’acte posé est d’abord celle de l’individu, et non celle du leader politique, qui l’a envoyé.
Intervenant par vidéo-conférence, le parrain de la cérémonie, Serges Doh, le vice-président de Global Partner Technology (GPT), a félicité le coordonnateur du mouvement citoyen « Ma voix compte », Béranger Gbohou, qui offre l’occasion aux jeunes ivoiriens de se former en matière politique. Il souhaite que les activités de ce mouvement citoyen puissent contribuer à la promotion de la démocratie en Côte d’Ivoire.
Béranger Gbohou a indiqué que sa motivation est de former les jeunes pour mieux les préparer pour faire face aux joutes électorales, afin de les motiver à voter mais aussi à les inciter à s’engager pour la défense de la démocratie. Pour lui, tout doit être mis en œuvre pour éviter les erreurs du passé, rappelant les tristes souvenirs des élections présidentielles de 2010 et 2020.
Aristide Otré