L’esplanade du palais présidentiel a abrité la cérémonie d’hommage à l’ancien président de la République, Henri Konan Bédié. Deux heures durant, toute la nation, avec à sa tête le chef de l’État, Alassane Ouattara, a honoré la mémoire de celui qui aura dirigé la Côte d’Ivoire du 7 décembre 1993 au 24 décembre 1999.
Que d’émotions au départ du corbillard !
Une cérémonie bien réglée, qui aura été marquée par plusieurs temps forts, dont le plus émouvant est sans conteste l’instant où le rutilant corbillard s’ébranle vers la sortie du palais présidentiel. Au son d’une musique funéraire plongeant dans une atmosphère lourde, le corbillard quitte lentement l’esplanade du palais, suivi des enfants Bédié, des parents et amis proches de la famille et des membres de la direction du PDCI, tous de noir vêtus.
Quelques instants auparavant, la dépouille était déposée dans le corbillard à l’entrée duquel se tenaient la veuve Henriette Bédié, le chef de l’État et son épouse Dominique. Le couple présidentiel, la tenait par la main, de part et d’autre, pour la réconforter en ces derniers instants de la cérémonie où elle s’apprêtait à quitter les lieux. Avant de prendre congé d’elle, Alassane Ouattara lui souffle quelques mots. Puis, c’est au tour du président ghanéen, du président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam et d’autres personnalités de venir lui exprimer leur sollicitude. L’ancien chef de l’État, Laurent Gbagbo, s’est quant à lui jeté dans ses bras pour l’étreindre, non sans lui murmurer des mots à l’oreille. Sa compagne, Nady Bamba, l’a imité à son tour, avant que Mme Bédié ne se glisse dans une voiture, les yeux fermés par des lunettes noires, qui cachaient mal l’affliction qui se lisait sur son visage.
Ouattara remet le drapeau national à la veuve
Bien avant, Mme Bédié avait reçu des mains du chef de l’État, le drapeau national, symbolisant la reconnaissance de la Nation à son illustre époux, qui aura consacré 65 ans de sa vie à servir la République. Alassane Ouattara a saisi l’occasion pour échanger pendant un moment avec elle, en la tenant par les mains. Sans doute l’assurait-il de son assistance en cas de besoin.
Avant cette étape de la cérémonie, l’assistance a été invitée à se tenir debout par deux fois et observer un silence glacial. La première fois, quand le corps faisait son entrée sur l’esplanade du palais présidentiel et la deuxième fois, quand devait être exécutée la sonnerie aux morts. Ce furent des moments lourds d’émotion ! Notamment au moment où le corps a fait son entrée sur l’esplanade du palais présidentiel, recouvert du drapeau national et escorté, à pas cadencés, par huit officiers de la gendarmerie et de la police. Instant d’une telle solennité qui sera suivi, quelques minutes plus tard, de l’oraison funèbre, prononcée par le président du Conseil économique, social, environnemental et culturel et ancien vice-président du PDCI-RDA, Aka Aouélé. Et du témoignage du président du PDCI-RDA, Tidjane Thiam. De Bédié, celui-ci dira, entre autres : « Il avait toujours pour vous une attention, un petit mot gentil » ou encore : « Il était humain, attentionné, gentil ; un homme qui se cachait sous une apparence austère ».
Assane Niada