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Côte d’Ivoire / En visite chez Bédié, Laurent Gbagbo donne raison au président Alassane Ouattara

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Abidjan, le dimanche 11 juillet 2021 (lavenir.ci)-Le président Laurent Gbagbo jouit depuis samedi d'un séjour doré à Daoukro, chez son désormais allié politique, Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire – Rassemblement démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci – Rda). L’ancien chef de l’Etat (2000 – 2010) qui a eu droit à un accueil des plus chaleureux a prononcé un discours dans lequel, il a donné entièrement raison à la décision du chef de l’Etat, Alassane Ouattara d’intensifier les efforts pour la réconciliation entre les ivoiriens.

« Il ne faut pas beaucoup pour qu’il y ait la réconciliation, il faut se dire les vérités pour qu’elles soignent et non blesser. On ne dit pas les vérités pour qu’elles blessent mais pour qu’elles puissent guérir. » a déclaré Laurent Gbagbo à la résidence des Bédié. L’on se souvient qu’à la veille du nouvel An, le président de la République, Alassane Ouattara a appelé de tous ses vœux, sa volonté d’intensifier les efforts pour la réconciliation nationale en Côte d’Ivoire. D’ailleurs, il s’est dit satisfait de la qualité du dialogue politique en décembre 2020 entre le pouvoir et l’opposition et la société civile pour décrisper le climat politique. Le président Ouattara avait souhaité l’implication de tous les ivoiriens afin de réussir ce pari. Pour lui, cela devrait se définir par des actions en faveur du pardon et de la concorde nationale en toute responsabilité de préserver la paix, de bannir la violence et d’unir les forces pour la construction d’une nation apaisée. Il a suffi à Alassane Ouattara d’un peu de geste de grandeur nature pour que la réconciliation prenne forme. Tout en précisant que « la justice fera son travail afin que les responsabilités soient situées et la loi appliquée dans toute sa rigueur ».

Quelques jours après, des responsables de l’opposition arrêtés, pendant les violences électorales, ont bénéficié de liberté conditionnelle.

Le chef de l’Etat ivoirien a indiqué avoir signé un décret de grâce présidentielle pour « environ 2000 » personnes « condamnées pour des infractions mineures ». Il est allé jusqu’à promettre une rencontre avec son aîné, Henri Konan Bédié qui s’est tenue finalement en janvier.

Les actions de Ouattara visant à booster la réconciliation remontent plus loin avec la libération de plus de 90 partisans de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo qui avaient comparu devant la Cour d’assises d’Abidjan à partir du 22 octobre 2014. Ils étaient poursuivis pour leur rôle dans la crise postélectorale de 2010-2011. Il s’agissait de Gilbert Aké N’Gbo, Alcide Djédjé, Désiré Dallo, inculpés de « crimes de sang, meurtres, assassinats, incendies volontaires d’immeubles et génocide ». Danièle Boni-Claverie, accusée d’atteinte à la sûreté de l’État a bénéficié de cet air de liberté conditionnelle. Le mercredi 8 août 2018, l’ancienne Première dame ivoirienne a quitté sa résidence de l’école de gendarmerie, située en plein cœur d’Abidjan. Elle y avait été transférée en décembre 2014 après avoir été placée en résidence surveillée à Odienné, dans le nord-ouest du pays, suite à son arrestation en avril 2011.

Pour enfoncer le clou, le président Alassane Ouattara va favoriser le retour d’exil de nombreux des proches de Laurent Gbagbo puis le concerné lui-même. Depuis donc le 17 juin 2021, L'ancien chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo est en Côte d’Ivoire après un séjour à Bruxelles à la suite de son acquittement définitif par la Cour pénale internationale (Cpi) à l’issue des accusations de crimes contre l’humanité.

Les propos de Gbagbo à Daoukro s’inscrivent dans la même veine que celui du chef de l’Etat, Alassane Ouattara qu’il avait clairement défini lors de son investiture le 14 décembre 2020. « Les progrès réalisés en matière de réconciliation nationale sont appréciés par nos compatriotes, notamment la Loi d’amnistie d’août 2018, qui a permis la libération de 800 prisonniers de la crise post-électorale ou encore la récente délivrance d’un passeport ordinaire et d’un passeport diplomatique à mon prédécesseur. Il faut mettre fin à l’impunité dans notre pays car c’est une exigence pour le respect des droits humains. Nul n’est au-dessus de la loi. La vie des Ivoiriens et des populations vivant en Côte d’ivoire ne doit pas être sacrifiée pour nourrir des desseins politiques. (...) il faut mettre fin à l’impunité dans notre pays, c’est une exigence pour le respect des droits humains, nul n’est au-dessus de la loi. Je veux que cela soit clair. » avait déclaré le président Ouattara.

 

Venance KOKORA

 

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