Jeudi 1er Juillet 2021, Arlette Zaté, une cyber-activiste pro-Gbagbo a été arrêtée à l’aéroport international Félix Houphët-Boigny de Port-Bouët, alors qu’elle se rendait à Paris où elle réside. Rentrée en Côte d’Ivoire pour accueillir son mentor politique, Laurent Gbagbo, elle séjourne désormais à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) avant son procès. La plainte, déposée contre elle par l’avocat de l’ex-Première dame, Simone Gbagbo a été exécutée. Il est reprochée à Arlette Zaté d’avoir injurié sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, Simone Gbagbo, qu’elle a même accusé d’avoir provoqué le charnier de Yopougon en octobre 2000. Cette plainte est la matérialisation de la guerre ouverte entre Gbagbo et Simone.
L’ancien président de la République, de retour en Côte d’Ivoire depuis le 17 juin 2021, a demandé le divorce d’avec son épouse. À l’aéroport, elle a été humiliée par son époux, qui l’avait congédiée publiquement, suscitant, depuis lors, des commentaires négatifs sur la toile. Arlette Zaté est une victime collatérale de cette crise de jupon qui secoue le Front populaire ivoirien (Fpi), parti d’opposition.
« C’est malheureux qu’on en arrive là. Pendant qu’on accuse Alassane Ouattara d’emprisonner les militants de l’opposition, on se surprend nous même en train nous emprisonner nous-mêmes », a déclaré un cadre du Fpi, joint par téléphone ce samedi 3 juillet 2021. « Alassane Ouattara pardon. Nous t’insultons tous les jours et jamais nous n’avons été inquiétés. Il a suffit qu’on insulte Simone Gbagbo pour qu’elle nous fasse jeter en prison. Yako à Arlette Zaté », a renchéri un autre cadre du parti socialiste ivoirien. L’acte de Simone, diversement interprété, place le président Alassane Ouattara parmi les leaders les plus tolérants. La guerre au Fpi n’a pas encore fini de livrer tous ses secrets.
Y.DOUMBIA