C’est pour informer les partis, groupements politiques et futur(e)s candidat(e)s sur les dispositions légales des élections municipales et régionales du 2 septembre 2023, notamment en ce qui concerne le respect du quota des femmes, le découpage électoral et la répartition des conseillers dans les différents départements, que le président de la Commission électorale indépendante (CEI), les a conviés à une rencontre le mardi 20 juin 2023 dans les locaux annexes de l’institution. L’un des changements notables, pour ne pas dire l’une des innovations majeures, qui va survenir au cours de ce scrutin couplé est, selon Ibrahim Coulibaly Kuibiert, le recours au découpage électoral pris par le décret de septembre 2010. Ce ne sera ni celui de 2013, encore moins celui de 2018, qui avaient du reste, tous deux fait l’objet d’un consensus. Mais plutôt, celui qui date de septembre 2010. Au dire du premier responsable de la CEI, cette nouvelle cartographie électorale n’est pas l’œuvre de l’institution qu’il dirige, mais du gouvernement. Ainsi, des délégations de la CEI vont sillonner toute l’étendue du territoire national à partir du mercredi 21 juin pour expliquer cette nouvelle donne.
Elles seront accompagnées pour cette mission, par le corps préfectoral. S’agissant du quota des femmes, Coulibaly Kuibiert a mentionné qu’il doit être de 30% au minimum. En prenant le soin de rappeler que c’est la loi, qui a institué une représentation d’au moins 30% de femmes dans les assemblées élues. Le tout n’est pas juste de respecter ce taux. Il faut également tenir compte du principe de l’alternance. « L’alternance va consister à faire suivre l’un après l’autre ou l’une après l’autre, une candidature de sexe contraire, ou faire suivre deux candidatures de même sexe et la troisième de sexe différent, et ainsi de suite », a expliqué le président de la CEI. En d’autres termes, on peut avoir sur une liste en tête, un homme suivi d’une femme, puis un autre homme et une femme encore. Ou alors, on peut avoir deux hommes, deux femmes, deux hommes encore, et deux femmes, ainsi de suite. Coulibaly Kuibiert a prévenu ses hôtes que les listes qui ne respecteront pas ces dispositions, seront purement et simplement invalidées. Pour ce qui est de la répartition des conseillers régionaux dans les différents départements, la CEI, selon son président, a fait des propositions aux autorités. Elle attend alors leur retour.
Le président de l’entité chargée de l’organisation des élections a répondu à plusieurs autres préoccupations exprimées par ses hôtes. Coulibaly Kuibiert a rassuré que toutes les dispositions seront prises pour éviter que des électeurs ne rentrent dans l’isoloir avec un téléphone portable. « Nous veillerons à ce qu’aucun électeur ne rentre dans l’isoloir avec un téléphone portable », prévient déjà ce dernier. Il a indiqué par la suite que toutes les formes d’intimidations doivent être dénoncées, mais avec des preuves. De même, il demande de signaler le cas des personnes qui recourent à l’argent pour corrompre les électeurs. Le premier responsable de la CEI a reconnu par ailleurs, que certains de leurs collaborateurs exerçant à l’intérieur du pays, ont du mal à se départir de leur obédience politique. Les responsables de la CEI, selon ses commentaires, essaient à leur niveau de leur faire changer de mentalité. Toutefois, si le concerné ne veut pas rentrer dans les rangs, la CEI, selon son président, informe son parti, afin qu’il soit changé. Il a également insisté sur le fait qu’aucun candidat ne doit proclamer les résultats avant la CEI. Pour ce qui concerne les irrégularités constatées sur la liste électorale, Coulibaly Kuibiert a annoncé la tenue prochaine d’un atelier avec les partis et groupements politiques en vue d’apporter des corrections.
AO