Depuis la publication de la liste électorale provisoire, les thuriféraires du PPA-CI ne savent plus où de donner de la tête du fait de la radiation du président de cette formation de la liste électorale. Et pourtant, cette radiation qui n’était pas une surprise est plus ou moins connu de tous du fait de la condamnation de Laurent Gbagbo qui le prive de facto de ses droits civils et politiques. Malgré cette évidence, le PPA-CI est en branle pour torde le cou au droit et aux autorités pour obtenir l’insertion du nom de leur président. De fait, ils passent par des menaces qui sont à la limite un appel à l’insurrection pour faire monter le mercure politique et espérer obtenir cette réinscription par force sur le listing électoral. Tout cela a été couronné par la conférence de presse de Me Habiba Touré qui gère le dispositif anti-fraude du parti. Mais après les passages télévisés de Coulibaly-Kuibiert Ibrahime, président de la commission électorale indépendante (CEI), tous ceux qui s’agitaient sont rentrés dans leur coquille.
En désespoir de cause, ils sont revenus à la raison, en cherchant une autre voie pour le réglément de cette question. Pour ce faire, une délégation de haut niveau conduite par le vice-président du PPA-CI Georges Armand Ouegnin a même rencontré le Premier Ministre Patrick Achi pour négocier une solution politique au cas Gbagbo. Mieux, après cette démarche, Laurent Gbagbo, lui-même, a emprunté la voie du droit en allant faire sa réclamation. A partir de là, l’on a cru qu’une chance allait être donnée à la solution politique comme le recommande, son (ex) épouse, Simone Ehivet étant entendu que juridiquement, plus rien ne peut permettre la réinscription de Laurent Gbagbo sur la liste électorale. Mais c’est mal connaître les pirouettes politiques du PPA-CI. Depuis ces dernières 48 heures, ce parti a engagé une campagne de dénigrement systématique de la Commission Electorale Indépendante qui frise à la paranoïa. Cette campagne est pilotée par Me Habiba avec l’appui de tous les communicants du parti.Au regard de tout ce qui se passe sur la toile et dans leurs officines médiatiques, cette campagne n’est rien d’autre que l’expression d’une paranoïa politique. Le dictionnaire est clair sur la définition de ce mot qui désigne une « Psychose caractérisée par la présence d'idées délirantes systématisées et permanentes, surtout à thème de persécution ».
Les faits sur lesquels surfent Me Habiba et ses sofas de la toile sont d’une vacuité déconcertante après les dernières explications du président de la CEI. Les activistes du PPA-CI avancent qu’il y a plus de deux millions de ‘‘faux électeurs’’ sur la liste électorale. Ils font même des capsules et des montages vidéo en attribuant des centaines d’enfants à un même père ou à une même mère. Ces accusations sont surréalistes d’autant plus que sur la liste électorale, il n’y a que 531.714 nouveaux électeurs. D’où sortent donc ces deux millions d’électeurs de Me Habiba Touré qui est subitement devenue une cyber-activiste ? Cette question mérite d’être posée dans la mesure où elle-même, dans une vidéo, indique que « ces irrégularités ne datent pas d’hier. Il y a longtemps qu’elles sont sur la liste électorale ». Si cette femme de droit reconnaît cela, pourquoi donc accuser la CEI et son président de tous les péchés d’Israël ? Le président de la CEI lui-même a reconnu que toutes les erreurs grotesques comme la présence de centenaires et de personnes de mêmes noms, de mêmes ascendants etc, sur la liste électorale date de 2008 où le système n’était pas informatisé. La vérité, Me Habiba connaît donc ce problème pour lequel on ne peut aucunement accuser la CEI. Elle s’offusque également de ce que les bureaux des CEI locales soient ouverts de 8h à 15h pour les réclamations. Mais de quoi parle-t-elle au juste ? En Côte d’Ivoire, l’administration ouvre de 7h30 à 16h.
Ainsi, pour les bureaux de la CEI, les 30 minutes de plus ou de moins permettent aux agents de faire le reporting de la veille ou du jour. Elle évoque également le problème de temps pour accuser l’institution de vouloir frauder. En évoquant le temps qui selon elle est court, elle oublie quelque chose de grave. De 72 heures, la CEI a plaidé et a obtenu de faire passer le temps de réclamation à 10 jours et mieux encore, après la date butoire, elle a prorogé de 5 jours supplémentaires. A la vérité, avec ces accusations fantoches, l’avocate semble chercher des poux sur la tête d’un chauve. En tout état de cause, ce disque du PPA-CI est rayé. Ses militants veulent jeter le discrédit sur le processus électoral pour justifier leurs futurs échecs aux élections locales. Ce qui se justifie par cette dérive paranoïaque. Mais les ivoiriens connaissent ce jeu. Après tout ce qui s’est passé en 2010, plus personne ne pourra entraîner les populations dans des crises inutiles.
Joël DALLY