Abidjan, le mercredi 23 juin 2021 (lavenir.c)-L’ex-président Laurent Gbagbo a regagné Abidjan le jeudi 17 juin 2021, après 10 ans d’absence de la Côte d’Ivoire. Alors que le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) était attendu comme un réconciliateur et un messie, les premiers pas de Laurent Gbagbo sont décevants.
L’ancien président, Laurent Gbagbo a regagné A bidjan le jeudi 17 juin dernier, après une dizaine d’années de prison au pénitencier de la Haye où il a été acquitté des charges de crimes contre l’humanité commis pendant la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011. Depuis qu’il a foulé le sol ivoirien, Gbagbo qui a été longtemps pré- senté par ses partisans comme le « chaînon manquant » de la ré- conciliation en Côte d’Ivoire et même au sein de son parti, a déçu plus d’un, de par ses premiers actes qui sont préjudiciables à la réconciliation et à l’union au sein de sa famille biologique et politique.
En effet, à son arrivée à l’aéroport international Felix Houphouët- Boigny d’Abidjan, Gbagbo, contre toute attente, a décliné le pavillon présidentiel qui avait pourtant été mis à sa disposition par le chef de l’Etat A lassane Ouattara. Un geste plus ou moins maladroit qui n’est pas un bon signe pour la réconciliation dans le pays. Par ailleurs, le président du FPI dont le retour en Côte d’Ivoire devrait sonner le début de la fin des querelles intestines et de leadership au sein de son parti, n’a pas donné un bon signal à l’aéroport d’A bidjan à son arri-
vée. Il a royalement ignoré Pascal Affi N’Guessan, son ancien Premier ministre qui était à son ac- cueil et dirige la branche légale du FPI depuis plusieurs années. La- quelle branche du FPI qui est en rupture de ban avec la tendance « Gbagbo ou rien ( GOR) » dont Laurent Gbagbo est lui-même le président.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’ancien président ivoirien a éga- lement eu la même attitude quasi- méprisante à l’égard de son épouse Simone, qui a peiné à avoir accès à lui pour lui souhaiter la bienvenue en terre ivoirienne. Le patron du FPI ne s’est pas arrêté là dans ses actes anti-récon- ciliation. Dimanche dernier, à la cathédrale St Paul d’Abidjan Plateau, il a marqué son retour dans la communauté catholique, au dé- triment de l’église évangélique dont il a pourtant été l’un des il- lustres fidèles avec son épouse Simone ces vingt dernières années. Last but not least : Laurent Gbagbo va porter l’estocade à son épouse et son compagnon de lutte, Simone Ehivet Gbagbo en annon- çant, via son conseil, son intention de divorcer d’avec elle. « Monsieur Laurent Gbagbo annonce qu’en raison du refus réitéré de- puis des années de dame Simone Ehivet de consentir à une sépara- tion amiable, au demeurant voie de règlement appropriée à leurs statuts personnel et politique réciproques, il s’est résolu à saisir ce jour le juge des affaires matrimo- niales du tribunal de première ins- tance d’Abidjan d’une demande de divorce » , a écrit dans ce communiqué, Claude Mentenon, le conseil de M. Gbagbo.
Ce dernier geste de Gbagbo aura été un véritable coup de massue pour ses partisans et bien des ob- servateurs de la scène politique ivoirienne qui estiment, à juste titre d’ailleurs, que Laurent Gbagbo n’a pas choisi le bon ti- ming en se comportant ainsi. « Quand on veut être un homme de paix, on pose des actes de paix et non des actes qui divi- sent au lieu de réunir », a es- timé pour sa part, Joël N’Guessan, un cadre du parti présidentiel ivoirien (RHDP). Comme lui, nombreuses sont les personnes y compris certains de ses partisans, qui soutiennent qu’au regard des actes posés par M. Gbagbo depuis son retour en Côte d’Ivoire, il est un « espoir déçu » pour la réconciliation en Côte d’Ivoire et au sein de son parti. De leur avis, Laurent Gbagbo n’a pas encore posé d’actes depuis son retour allant dans le sens de la réconciliation nationale et de l’union de sa famille politique et même biologique.
Lassana Barro
