L’annonce faite par Affi N’guessan, au cours de la cérémonie de présentation de vœu de nouvel an, organisée par son parti, le FPI, montre bien que l’on est en train d’assister à une recomposition du paysage politique. En effet, au pouvoir en 2010, le FPI s’était disputé avec Alassane Ouattara, les résultats de l’élection présidentielle qui s’est tenue cette année-là et qui a conduit à une sanglante guerre postélectorale. Plus d’une décennie plus tard, les deux partis ex-belligérants, vont se retrouver dans une alliance, annoncée par celui qui est désormais aux commandes du FPI.
Saisissant l’occasion de la cérémonie de présentation de vœux de nouvel an, organisée par son parti, Affi N’guessan a révélé que le FPI va se rapprocher du parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Justifiant ce basculement, le leader du FPI s’est lancé dans une réflexion sur la notion d’émancipation. « L’Emancipation est détachement des misères politiques, éthiques et idéologiques, ces pathologies qui gangrènent certaines formations politiques de l’opposition et bloquent toute dynamique de progrès », a commencé par dire Affi N’guessan. La transition était toute trouvée pour faire la grande annonce : « L’Emancipation, c’est aussi rupture avec la solitude politique sclérosante au profit de nouvelles alliances fécondantes, dynamiques et émancipatrices, qui permettent le plein développement de notre potentiel. C’est l’essence de l’alliance que nous allons conclure très prochainement, avec le RHDP ».
Pour Affi N’guessan, cette alliance, qui n’est pas sans évoquer, le défunt front républicain des années 90, s’inscrit dans la nouvelle vision prônée par le FPI. « Une alliance pour dépasser nos antagonismes du passé et nous engager à œuvrer conjointement dans le respect de nos différences et de l’autonomie de chaque parti, à la consolidation de la réconciliation nationale, au renforcement de la cohésion sociale, à la stabilité politique, à la promotion de la bonne gouvernance et au renforcement de la lutte contre la corruption, au développement économique et social de la Côte d’Ivoire », avance le président du FPI. Lequel se fait plus explicite en mettant les pieds dans le plat : « Une alliance enfin, pour conclure des accords électoraux, à l’occasion des consultations électorales de 2023 (municipales et régionales) et de 2025 (Présidentielle) dans la dynamique d’une gestion conjointe de l’État. ».
Pour lui, cette alliance devrait favoriser l’instauration d’une bipolarisation du paysage politique. « Mais à juste titre, nos militants s’en félicitent. Car, non seulement, elle est appelée à bipolariser le paysage politique national, dans une configuration inédite en faveur des partis du pouvoir, mais plus encore, elle nous permet d’apporter notre sensibilité particulière à l’action du gouvernement, d’impulser une dynamique supplémentaire sur le plan social, de nous rendre utiles à notre pays et de disposer d’un tremplin pour la victoire commune en 2025 », a encore expliqué le président du FPI. Qui entend ainsi donner la réplique à ceux qui, selon lui, « rêve(nt) de voir sombrer et disparaître (le FPI et lui) du paysage politique afin de pouvoir vivre et prospérer sur (leurs) dépouilles ». Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec cette sortie d’Affi N’guessan, les choses sont désormais claires.
Assane Niada
