Pourquoi le GPS a-t-il été dissout ?
Le leader de ce parti politique, Guillaume Soro a été accusé, à plusieurs reprises, de fomenter des actions subversives contre l'Etat de Côted’Ivoire. Le Procureur de la République, comme preuve à charges, avait rendu publiques des audios confirmant la thèse du complot contre l'autorité de l'Etat. Plusieurs autres manœuvres, notamment des appels à la sédition, ont été lancés par Guillaume Soro, entre juillet et novembre 2020, depuis la France. Ces actions lui ont valu une condamnation, assortie d'un mandat d'arrêt international, émis par la Côte d’Ivoire et son départ forcé de la France. Son aide de camp, un certain commandant Fofana, a également diffusé, en octobre 2020, une vidéo dans laquelle il appelait l'armée à la révolte. Ce dernier, pour achever ce qu'il croit être un acte héroïque, infiltre le territoire national, avant de se faire arrêter début mai 2022, à Abidjan en compagnie de complices en possession d'armements militaires.
Ces faits, têtus et vérifiables, ont naturellement conduit la justice à dissoudre le GPS, qui agissait hors du champ politique, en voulant s'emparer du pouvoir par la force armée.
La nécessaire clarification de la démarche du Pdci
Que le Pdci, parti fondé par le père de la Nation, le Président Félix Houphouet-Boigny, dont il revendique l'héritage politique, que ce parti qui a dirigé le pays, sans partage, près de quatre décennies durant, accepte d'offrir son siège au GPS, cela questionne. Par son acte, qui a tout l'air d'un pied de nez à la l'égalité républicaine, le Pdci se fait complice de toutes les actions de déstabilisation orchestrées par le patron du GPS et se met de facto dans le camp des organisations hors-la-loi. Le Pdci de Bédié s'était déjà compromis comme co-auteur de la tentative de déstabilisation de la Côte d’Ivoire, orchestrée et exécutée par un tristement célèbre conseil national de transition (cnt) que pilotait son président. Récemment, son porte-parole, le député Brindoumi Soumaïla, déclarait que le Pdci ne se laissera pas faire, qu'il mènera "des activités visibles et invisibles...". A ces indices suspects et concordants, est venu s'ajouter un audio qui a fuité, en début de semaine, dans lequel un cyber-activiste, conversant avec un autre, celui-là Soroïste, en l'occurrence le troubadour Souley de Paris, révélait des manifestations éclatées le 26 novembre prochain pour renverser le pouvoir d'Abidjan. L'activité du GPS ce samedi signifie-t-elle le début des préparatifs de ces actions subversives ? Quel rôle y tient l'ancien parti au pouvoir, aujourd'hui dirigé par un octogénaire qui s'est vu en rêve réinstallé au pouvoir ? Que va faire le Procureur de la République après cet acte de défiance à la Justice ?
Yacouba DOUMBIA