lavenir.ci- Leprésident Laurent Gbagbo, comme l’on récemment annoncé ses camarades de parti, retourne en principe le 17 juin 2021 prochain en Côte d’Ivoire. L’ancien chef d’Etat acquitté définitivement par la Cour pénale internationale (Cpi) foulera le sol de son pays après 10 ans d’absence.
Cependant, le retour au bercail de cet opposant historique à feu le président Felix Houphouët-Boigny, soulève la colère des victimes de la crise post-électorale dont les chiffres officiels font cas de 3 000 morts. Celles-ci revendiquent l’exécution d’une procédure judiciaire en cours depuis 2013.
Après plusieurs manifestations baptisées « sit-in citoyen », dont celle au Plateau devant le palais de justice d’Abidjan, le Collectif des Victimes de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire (Cvci), sous l’impulsion de son président Issiaka Diaby, a remis le couvert ce vendredi 11 juin 2021. Cette fois-ci, elles s’adressent aux autorités ivoiriennes par l’entremise du ministre de l’Intérieur et de la sécurité.
Ce que le Cvci exige aux institutions de la République
Si l'on s'en tient aux propos du président du Collectif des victimes de la crise post-électorale en Côte d'Ivoire, il a dit avoir rencontré le patron de la Sécurité, le Gal Vagondo Diomandé pour lui exprimer de vive voix, la colère des victimes et ce qu'elles attendent du pouvoir Ouattara dans ce bras de fer engagé avec Laurent Gbagbo.
« Il y a des partisans de Laurent Gbagbo qui sont venus demander la sécurisation de l’arrivée de leur mentor, c’est leur droit, mais nous aussi, nous avons le droit de dire au gouvernement que la place de l’ex-président Laurent Gbagbo, c’est la prison. Il y a une procédure judiciaire en Côte d’Ivoire contre lui et cela doit s’appliquer dès sa descente de l’avion », a confié Issiaka Diaby.
Il est allé un peu plus loin pour rappeler au membre du gouvernement, les engagements pris par le président de la République, Alassane Ouattara de doter la Côte d’ivoire d’institutions fortes dans le cadre de son pari pour l’émergence. Il lui parait donc inconcevable que les tenants du pouvoir fragilisent ces institutions à travers leurs prises de décision.
Avec ou sans l’aide de l’Etat, le Cvci entend continuer leur lutte. Selon Issiaka Diaby, il compte intensifier leur sit-in citoyen afin d’avoir une oreille attentive.
« Des moyens d’actions seront lancés avec le Cvci en tête. Pour nous, quiconque va empêcher l’exécution de la décision de la condamnation de Laurent Gbagbo n’est pas un citoyen modèle et nous allons le dénoncer en tant que tel. On va donner les moyens légaux pour le dénoncer en tant que tel », a-t-il averti.
Leurs griefs contre KKB
Le ministre de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin n’a pas échappé aux courroux des membres du Cvci qui déplorent son manque d’impartialité dans l’affaire qui les oppose au retour du leader de la refondation.
Issiaka Diaby aurait souhaité que le ministre Kkb joue franc jeu en écoutant les deux camps.
« On a déploré l’absence du ministre de la Réconciliation parce qu’il était là. Cette attitude est stigmatisante pour les victimes. Dans un Etat de droit, un Etat qui se veut républicain, quand il y a une situation qui concerne deux parties, quand on reçoit une partie, on doit aussi recevoir l’autre partie », a-t-il martelé.
Le président Issiaka Diaby est déterminé à accueillir le président Gbagbo à l’aéroport Fhb le 17 juin et le conduire à la Maca.
Venance KOKORA