En proie à une instabilité chronique depuis 2012, le nord du Mali fut ensanglanté au début du mois de mars 2022, à Tamalat près de Ménaka, dans le nord-est du pays.
Froid ans le dos
Selon un document que nous avons consulté, le 08 mars, ce sont au total 145 morts qui ont été enregistrés dans la cité de Tamalat. Deux jours après, soit le 10 mars à Aderanboukane , 213 personnes meurent dans une attaque de l’État islamique dans le grand Sahara (Eigs). Le 26 du même mois, à Inwelan, 54 morts enregistrés, tandis qu’à Agarnadamoss 45 personnes sont tuées. Ce même jour à Anchwadj, l’Eigs tue 30 civils dans des attaques ciblés. Le 22 mai à Inekar-est, dans la région de Ménaka, vers la frontière avec le Niger, le bilan est effroyable. 310 corps sont répertoriés après une bataille sanglante en le Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA), un mouvement politique et militaire touareg et l’Eigs. Les civils ne sont pas épargnés dans ce carnage. Le 19 juin à Ikadewan, 31 personnes meurent après le raid de l’EI dans cette zone.
A Tessit, 43 soldats des Forces armées du Mali (Fama) tombent les armes à la main après une attaque attribuée à des jihadistes dans la ville le 07 Août. Le 12 Août, une nouvelle attaque de Daesh contre des populations civiles à 20 km de Menaka dans le village d'asseylal fait 21 morts. Enfin le 06 septembre, c'est la première fois que Talataye, à environ 150 km de Gao, subit une attaque d'une telle envergure du groupe Etat islamique avec 33 tués à la fin des combats.
Halte au populisme
A ces chiffres effroyables, s'ajoute plus de 70.000 réfugiés au Niger au 31 Mai 2022, selon un rapport de l’Unhcr, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés. Une analyse globale de la situation permet de voir aisément qu'au Niger le nombre de victimes du terrorisme décroît considérablement contrairement au Mali et au Burkina où les populations sont prises en otage par des juntes militaires friands de coups d’état.
Au pied du mur, les militaires ont finis par découvrir une autre réalité de la gestion d’un État en proie à la poussée des groupes terroristes. Au Niger, la stratégie mise en place par le président Mohamed Bazoum tout aussi efficace, porte ses fruits contrairement à nos deux voisins qui au fil du temps ne font que s'enliser dans la crise. La dernière en date est le second coup d’Etat au Burkina Faso, huit mois après le renversement du président démocratiquement élu.
Il est temps d'arrêter cette désinformation pro russe ou anti française.
La solution au djihadisme réside-t-elle dans les coups d’État à répétition et aux discours souverainistes portés par des pseudo-panafricanistes nourris à la sève des pays qu’ils vilipendent?
Faux. Il est temps d'arrêter cette désinformation pro russe ou anti française.
Avec des Institutions démocratiques fortes, une armée bien formée et bien équipée, un cadre de dialogue avec les communautés, une coopération militaire bien assumée et réfléchie avec les partenaires et un programme de développement des zones impactées notamment, le continent Africain peut relever le défi terroriste dont il n’était pas demandeur. C’est le choix du Niger, imité également par la Côte d’Ivoire dont la frontière Nord est proie à des incursions jihadistes.
Olivier YEO