Politique

Lutte contre le terrorisme: Lionel Zinsou et Alpha Barry livrent des recettes

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La deuxième journée des festivités de l’An 2 du décès d’Amadou Gon Coulibaly a été marquée par un panel à l’Institut de formation politique Amadou Gon Coulibaly (IFP-AGC) d’Abidjan-Cocody. Il a été animé ce samedi 2 juillet 2022, autour du thème : « L’Afrique face aux défis sécuritaires internationaux : la montée du terrorisme et la guerre russo-ukrainienne ». 

 

Depuis plusieurs années, l’on constate des foyers de tension, voire la recrudescence du terrorisme partout dans le monde. Et l’Afrique n’est pas épargnée. À la percée djihadiste sans précédent, qui malmène les appareils sécuritaires étatiques, s’oppose la faiblesse des mécanismes élaborés par l’Union africaine pour contrer la menace terroriste au niveau régional et continental. « Le terrorisme est un phénomène mondial avec des affiliations. Personne n’est épargné et l’Afrique est à la croisée des défis socio-économiques et sécuritaires majeurs. Il faut donc des moyens considérables pour y faire face. La nature transfrontalière de la menace exige une prise en charge du problème au niveau continental », souligne Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin. À ces côtés, il y avait d’éminentes personnalités dont Alpha Barry, ancien ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, Ulysse Gosset, journaliste et éditorialiste politique sur BFM TV et Venance Konan, journaliste ex-DG de Fraternité Matin, qui ont ensemble décortiqué l’actualité internationale du moment.

Le panel s’est déroulé en présence du ministre Mamadou Touré, président du conseil d’Administration de l’Institut de Formation Politique Amadou Gon Coulibaly (IFP-AGC).

 

Insécurité inter-frontalière

 

Pour Alpha Barry, ancien ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, « tous les groupes terroristes sont liés à une idéologie. Ces individus sont unis par une motivation de nature religieuse. On ne saurait réduire la question du terrorisme à une question de clivage ethnique, religieux… », soutient l’ancien journaliste de RFI, qui a partagé son expérience sur la couverture médiatique de certains conflits, comme la première crise terroriste en Afrique, précisément au Nigéria.

Quant à la guerre russo-ukrainienne, elle a été analysée sous l’angle du défi de sécurité alimentaire pour l’Afrique. Tous les intervenants sont unanimes. La guerre qui a débuté le 24 février 2022, a causé de lourds dommages et d’importantes pertes en vies humaines dans de grandes villes d’Ukraine.

 

L’Afrique, continent de l’espoir

 

À l’instar des autres continents du monde, l’Afrique n’est pas épargnée de ce problème. « Nous ne sommes pas tous morts de Covid, mais nous allons tous mourir de faim, si rien n’est fait, parce que l’Afrique n’est pas capable de s’auto-suffire », alerte Lionel Zinsou. « Jusqu’au quatrième trimestre de l’année 2020, la croissance économique de l’Afrique, malgré des déséquilibres et de nombreux défis systémiques parmi lesquels la pauvreté et le chômage des jeunes, se démarquait comme la deuxième plus rapide au monde, après celle de l’Asie. La pandémie de COVID-19 est malheureusement venue ralentir la croissance, risquant d’entraîner un recul de plusieurs années par rapport aux progrès économiques et sociaux accomplis. L’Afrique est donc la seule partie du monde qui n’est pas rentrée en récession en 2020. Cela donne de l’espoir. Il est complètement faux de dire que l’Afrique est condamnée à la faim, car la population est de moitié agricole. Toutes les populations ne sont pas touchées de la même façon », prévient l’ancien Premier ministre béninois. La guerre en Ukraine a pour conséquence de créer une rupture de produits alimentaires avec pour première cible, l’Europe. « L’Afrique est le continent de l’espoir, car la plupart de nos économies est basée sur l’agriculture », selon Alpha Barry. « La visite de Macky Sall à Moscow, au G7, a été faite pour défendre les intérêts de l’Afrique. Le monde est multipolaire. Dans la guerre actuelle contre la COVID-19 ou encore celle entre la Russie et l’Ukraine, l’Afrique est gagnante. La guerre en Ukraine n’est certes, pas celle de l’Afrique, mais elle subit les effets néfastes. Cette guerre, c’est Poutine contre l’Europe. Ce qui permet aux pays émergents d’être autonomes et souverains, et même de faire entendre leur voix », soutient Ulysse Gosset, journaliste et éditorialiste de la politique étrangère sur BFM TV.

L’Afrique a une place prépondérante dans cette guerre. Grâce à elle, certains pays africains vont se porter mieux, mais l’inconvénient reste l’inflation.

 

Joël Dally

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