L’ex-Premier ministre Pascal Affi N’Guessan est le seul Président du Front populaire ivoirien (FPI), de droit et de fait, depuis août 2021. Mais plus d’un an après le départ de l’ex-Président Laurent Gbagbo de ce parti, « Le Lion du Moronou » peine à redonner au FPI, un ancrage national.
La guéguerre entre l’ex-Président de la République Laurent Gbagbo et son ancien Premier ministre Pascal Affi pour le contrôle du Front populaire ivoirien (FPI), a pris fin en août 2021. Le premier cité a décidé d’abandonner ce parti aux mains du second, estimant qu’il lui a laissé une « enveloppe vide ». Plus d’un an après ce départ de Laurent Gbagbo, qui est parti avec ses inconditionnels pour créer le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), Pascal Affi N’Guessan a dû mal, visiblement, à reconstruire un parti fort et conquérant qui compte véritablement au sein de l’opposition, et au-delà, sur la scène politique. « Aujourd’hui, je suis revenu de prison, il nous faut avancer. Je propose : laissons Affi avec l’enveloppe qu’il détient. Nous allons baptiser le FPI autrement. Nous allons continuer à lutter. Le FPI, c’est nous. Nous allons changer de nom. C’est tout », avait déclaré Laurent Gbagbo le 09 août 2021 devant ses partisans. En retour, Pascal Affi N’Guessan a pris acte du départ de Laurent Gbagbo du FPI et a promis la renaissance du parti à la poignée de militants qui lui sont restés fidèles. « Cette rupture est une libération. Elle est salutaire. Le FPI est vivant et sera toujours plus fort », a affirmé Pascal Affi N’Guessan le 13 novembre 2021, lors d’un congrès extraordinaire de son parti. Mais depuis lors, le constat factuel est que depuis la création du PPA-CI par Laurent Gbagbo, le FPI d’Affi N’Guessan a perdu de son influence et de son poids, aussi bien au sein de l’opposition que dans ses relations avec le pouvoir. En effet, au sein de l’opposition, les autres partis comme le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié ou encore l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) de Mabri Toikeusse, préfèrent travailler désormais avec le PPA-CI de Laurent Gbagbo, qui jouit de plus de légitimité dans la gauche ivoirienne, au détriment du FPI. Quant au pouvoir et le parti présidentiel, ils privilégient également le dialogue avec le PPA-CI de Laurent Gbagbo, plus représentatif, qui revendique une dizaine de députés, que le FPI de Pascal Affi N’Guessan qui n’a que deux députés. « L’enveloppe » FPI laissée à Pascal Affi N’Guessan par Laurent Gbagbo, est loin d’être pleine près d’un an après le départ de l’ancien Président de la République.
Lahassana Barro