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CI : Jean Bonin : "Pourquoi Gbagbo ne peut pas gagner en 2025

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 Temps de lecture : 3 min 

Dans une contribution sur sa page Facebook, Jean-Bonin, ex-cadre du Front populaire ivoirien (Fpi) explique les raisons d'un éventuel échec de Gbagbo en 2025. Ci-dessous son décryptage 

 

Ils n’aiment pas la vérité, et pourtant… Suite à ma publication sur les forces et faiblesses des principaux candidats à l’élection présidentielle de 2025, j’ai reçu une véritable volée de bois vert de la part des militants du PPA-CI. Je comprends leur réaction émotive. La vérité n’est pas toujours agréable à entendre. Surtout, lorsqu’elle ne vous caresse pas dans le sens du poil. J’ai donc été qualifié de tous les noms d’oiseau sans qu’une seule fois je ne sois contredit avec des contre arguments qui démontreraient la vacuité de mon analyse. À leur décharge, je dois dire que je n’ai pas suffisamment développé les arguments qui fondent mon analyse. Je vais donc me faire le plaisir d’y sacrifier à présent en démontrant, À + B, pourquoi Gbagbo et le PPA-CI ne pourront pas gagner en 2025.

 

1 - Les causes juridiques

 

En 2020, la candidature de Gbagbo à la présidentielle a été rejetée en raison de ce qu’il avait été condamné pour crime, suite au casse de la BCEAO. N’ayant pas bénéficié de la loi d’amnistie de 2018, contrairement à Simone Gbagbo ou Assoa Adou, Gbagbo a été retiré de la liste électorale. Or, pour être éligible il faut nécessairement avoir la qualité d’électeur. C’est un obstacle quasiment insurmontable.

2 - Les causes politiques

En 2000, Gbagbo au pouvoir et avec tous les moyens financiers et administratifs de l’Etat, le FPI n’a pas gagné les législatives, les municipales (2001) et les conseils généraux (2002). À la présidentielle de 2010, Gbagbo, candidat de LMP, qui comprenait notamment le FPI, le CNRD, le COJEP et une trentaine de mouvements de soutien et des centaines de personnalités politiques acquis à sa cause ne lui a pas permis de faire mieux que 38% au 1er tour. Là où, en Afrique de l’Ouest, les présidents sortants gagnent généralement au 1er tour ou caracolent en tête avec au moins 45% des voix. Force est de constater que l’unité autour de Gbagbo a volé en éclat, en raison de ce qu’il n’a pas été capable de rassembler sa famille politique. Affi N’Guesaan, Simone Gbagbo, Mamadou Koulibaly, Blé Goudé, Daniel Boni Claverie, Kahé Éric et bien d’autres ont pris leur destin en main en créant leur propre parti et ont refusé de s’allier au PPA-CI. Des hommes forts autour de lui tels que Marcel Gossio, Abouo Ndori, Gnan Raymond, où Bohoun Bouabre ou Tagro Desiré qui avaient une forte influence dans leurs localités respectives sont aujourd’hui décédées. La nature ayant horreur du vide, ils ont été remplacés majoritairement par des cadres du RHDP. Cet affaiblissement des hommes autour de Gbagbo a été conforté par les résultats des dernières législatives de 2021. Tous les candidats de EDS/PPA-CI qui ont affronté des candidats du FPI, PDCI, RHDP OU UDPCI ont tous été battus à plate couture. C’est le cas de Lida Kouassi, Odette lorougnon ou Agnes Monnet. Ceux qui ont gagné, ils le doivent à l’alliance avec le PDCI ; lequel n’a pas aligné de candidats contre ceux du PPA-CI. C’est le cas notamment à Bonoua. C’est aussi le cas à Guiglo ou le candidat de EDS, Hubert Oulaye a été investi par le PDCI. En 1 mot comme en 1000, EDS/PPA-CI doit tous ses élus au PDCI. Or, comme le disait Gbagbo lui-même “la présidence, ce n’est pas un banc, c’est un fauteuil”.

 

3 - Les causes de nature émotive

 Beaucoup de pro Gbagbo ont été déçu de lui en raison de l’humiliation qu’il a infligée à Simone, son épouse, lors de son retour au pays. Il est indiscutable qu’il a perdu énormément de sympathisantes suite à ce traitement injuste. C’est le cas notamment de l’ex ministre Ohouochi Clotilde qui a rejoint le clan de Simone, ou encore de Koffi Koffi Lazare. Ceux qui avaient espéré une unité du FPI suite au retour de Gbagbo sont majoritairement restés au FPI avec Affi après que Gbagbo ait créé le PPA-CI. C’est le cas des ministres Christine Adjobi, Komoe Augustin, Yapobi Benjamin, Touré Amara ou encore Christine Konan.

 

4 - Les causes stratégiques. Gbagbo savait en 2020 que sa candidature serait rejetée pour des raisons judiciaires. Nonobstant cela, il n’a pas voulu donner la chance à un autre cadre du parti vu qu’il est lui-même le 1er Gbagbo ou rien (GOR). C’est un véritable frein pour la survie de ce parti. La personnalité de Gbagbo prime sur l’idéologie. C’est ainsi que fonctionnent aussi les sectes pour qui le Gourou est l’alpha et l’oméga. Les militants du PPA-CI sont des Gbagbo ou rien avant d’être des PPA-Ci. Ils ne sont pas Hubert Oulaye ou Damana Pickass peut-être. Ils sont des GoR. Tout un programme ! Gbagbo et son allié Bedié, ont un programme commun de gouvernement : se venger de Ado. Cette haine commune qui les aveugle fait qu’ils perdent complètement le sens des réalités. Cela explique qu’ils veulent coûte que coûte, et contre tout bon sens élémentaire qui commanderait qu’ils préparent la relève, en découdre avec Ouattara.

 

Conclusion

 

Sauf à faire preuve de cécité et surdité politique, comment croire, avec tous les éléments objectifs que j’ai développés, que Gbagbo, même si par extraordinaire il était candidat, pourrait faire mieux en 2025 qu’il ne l’a fait en 2010 !?

 

NB: Les titres et le chapeau sont de la Rédaction.

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