« Ce sera le meeting de la vérité et de l’orientation du parti en vue des batailles électorales futures », avait donné le ton la veille, le député Edoukou Bernard.
Affi N’guessan, président du parti frontiste a confirmé l’annonce de son président du comité d’organisation de la fête de la liberté édition 2022, ce samedi 30 avril 2022, à la place de la solidarité à Abengourou.
Le leader frontiste n’a pas porté de gants pour assener des coups à Laurent Gbagbo, son ex- compagnon de lutte au Front populaire ivoirien (Fpi).
Après leur divorce politique et le départ de l’ancien président de la République de la tête du Fpi qu’il qualifie d’enveloppe pour fonder le Parti des peuples Africains Côte d’Ivoire (Ppa-Ci), c’est la première fois que Affi assène ses vérités à Gbagbo.
« Quand on est guidé par le seule force de son projet d'émancipation, de liberté et non par la colère , par l'envie de l'envie de revanche, alors on ne baisse jamais les bras. D'ailleurs, nous n'avons jamais baissé les bras en dépit de toutes les difficultés rencontrées. Notre volonté est insubmersible. Et la défense de la liberté, c'est pour le Front Populaire Ivoirien une passion de toujours et pour toujours. Elle nous a guidé dans nos luttes. Elle nous anime dans les actes que nous posons aujourd'hui. Elle sera bien évidemment le fil conducteur de nos combats à venir pour bâtir demain une Côte d'Ivoire définitivement en paix », a déclaré Affi N’guessan comme pour annoncer définitivement sa libération du diktat de son ex-camarade de lutte.
Affi de se démarquer de cette propension des partisans de Gbagbo qui ont tendance à idolâtrer leur leader.
Non au culte de la personnalité
« Nous n'avons jamais eu vocation à l'idolâtrie et à la vénération. La gloire d'un leader ne doit jamais devenir le but ultime de la lutte. La gloire d'un leader est le porte flambeau des aspirations collectives du groupe. Il est un guide, pas un gourou. D'ailleurs, le leader n'est pas éternel, il doit savoir préparer sa succession, s'entourer des meilleurs pour anticiper la relève. Ne pas avoir peur un jour de passer le flambeau », enfonce-t-il non sans faire un parallèle avec la vie du leader Sud-Africain Nelson Mandela.
« Dans l'histoire du monde il existe des personnalités qui ont inspiré, créé des Partis, puis passé le relais. Après une vie de combat, Nelson Mandela s'est retiré à l'issue d'un unique mandat présidentiel. Cette élévation d'esprit a finalement contribué à le rendre immortel. Cette capacité de détachement a participé à l'affermissement de la démocratie à l'unité nationale. (...) Cet exemple reste pour nous une source d'inspiration », soutint-il devant 21000 militants venus des quatre coins du pays.
Fort de cette forte mobilisation des militants, des partis alliés et des délégations étrangères venues de la France et du Niger Affi N’guessan n’a pas manqué l’occasion de régler ses comptes à Laurent Gbagbo. Qu’il juge comme un politicien qui demeure encore dans une Côte d'Ivoire du passé. « Laurent Gbagbo sa politique est derrière le passé de la Côte d'Ivoire » a-t-il fait observer.
L’enveloppe débordante
Les militants de la région du Moronou au nombre de 3000 selon les organisateurs ont accompagné leur fils Affi N’guessan pour cette fête qui se voulait celle du rassemblement avant les prochaines échéances électorales locales. Après avoir traité le parti qu’il a fondé, Laurent Gbagbo avait traité le Fpi <<d'enveloppe vide>> lorsqu'il a annonçait son départ du parti dans le courant du mois d'août 2021.
Affi N'Guessan, fort de la forte mobilisation, a répondu que « L'enveloppe manifestement n'est pas vidé. N'en déplaise aux oiseaux de mauvais augures. Elle déborde au contraire ».
Pour la première fête de la liberté post-divorce, le Fpi a fait fort. En effet, les artistes zouglou Yodé et Siro ont mis « le feu », la veille, dans la nuit, à la place de la solidarité.
Olivier YEO, envoyé spécial à Abengourou
