Politique

Depuis Didiévi : Mamadou Touré recadre Laurent Gbagbo

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Le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique, par ailleurs, porte-parole adjoint du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Mamadou Touré, a répondu à l’ex-Président Laurent Gbagbo. Ce dernier s’était prononcé il y a quelques jours sur la résurgence des coups d’État en Afrique.  

 

Le ministre de la promotion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique, Mamadou Touré, s’est offusqué le week-end dernier de la position de l’ancien Président de la République Laurent Gbagbo, selon laquelle « un coup d’État civil peut justifier un coup d’État militaire ». Pour M. Touré qui est également le porte-parole adjoint du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti d’Alassane Ouattara, « tout le monde peut dire ça sauf Laurent Gbagbo ». « (…) Il (Laurent Gbagbo) est passé dans les médias, (en 2002) pour dire qu’en Afrique, on doit renouer avec la démocratie, il faut éviter les coups d’État. Tu ne peux pas avoir dit ça pendant longtemps et venir aujourd’hui justifier un coup d’État. Qu’est-ce qu’il dit ? C’est que s’il y a un coup d’État civil, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait un coup d’État militaire, c’est une manière de justifier l’injustifiable. Tout le monde peut dire ça sauf Laurent Gbagbo », a soutenu Mamadou Touré depuis Boli (Didiévi) où il était le parrain d’une cérémonie. Par ailleurs, le porte-parole adjoint du parti au pouvoir a tenté de déconstruire l’argumentaire de M. Gbagbo relativement aux coups d’État, rappelant des faits récents qui contrastent, selon lui, avec la posture actuelle de l’ex-chef d’État. « Ce qui s’est passé en octobre 2020, (création du CNT), c’était une tentative de déstabilisation et de coup d’État. C’est une tentative de coup d’État qui n’a pas marché. Lorsqu’on a été soi-même l’un des instigateurs, l’un des inspirateurs de ça, on ne peut pas venir raconter autre chose aujourd’hui », a dit Mamadou Touré. En outre, il a rappelé également les conditions dans lesquelles le président du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) a accédé au pouvoir en 2000, déduisant que c’était « un coup d’État ». « (…) Laurent Gbagbo a appelé tous les Ivoiriens à sortir et à chasser Robert Guéi. Mais il y avait l’armée devant les manifestants pour faire partir Robert  Guéi. Et quand l’armée a fait partir Guéi et que la télévision a été prise, Laurent Gbagbo est venu à la télé, alors qu’il n’a jamais été investi par qui que ce soit, pour dire qu’il est le président de la Côte d’Ivoire. C’était un coup d’État », a estimé Mamadou Touré. Il a ajouté que « dans un État de droit, on ne se proclame pas président de la République ». De l’avis de M. Touré, le président Alassane Ouattara est à son premier mandat de la troisième République. « Alassane Ouattara est à son premier mandat de la troisième République. Il lui reste encore un mandat. Maintenant, lui-même va décider en 2025 s’il veut faire son deuxième mandat de la troisième République ou bien s’il ne fait pas son deuxième mandat de la troisième République et il cède la main à la nouvelle génération. Mais c’est lui seul qui va décider », a-t-il fait savoir. Dans la foulée, le ministre de la promotion de la jeunesse s’est choqué de ce que des partisans de Laurent Gbagbo et d’Henri Konan Bédié, malgré leur âge avancé, continuent de les appeler à être candidats en 2025, alors qu’au RHDP, certains dénoncent l’appel des jeunes à la candidature d’Alassane Ouattara à cette échéance électorale. « Ce qu’il a raconté, troisième mandat, deuxième mandat, vingtième mandat, nous ça ne nous intéresse pas. Ma seule réponse, Alassane Ouattara est à son premier mandat de la troisième République », a affirmé Mamadou Touré. Le 05 février dernier à Mama, l’ancien Président Laurent Gbagbo s’est prononcé sur les raisons de la résurgence des coups d’État en Afrique de l’Ouest. « (…) Quand la constitution dit qu’un homme ne peut faire que deux mandats présidentiels et qu’il en fait trois, c’est un coup d’État civil. Mais on ne le dit pas et on ne le condamne pas assez… Mais je voulais dire quand dans un pays, on fait des coups d’État civil et que ces coups d’État ne sont pas condamnés mais applaudis, il ne faut pas s’étonner après que des militaires fassent des coups d’État militaires », avait soutenu Laurent Gbagbo devant ses partisans.

Lahassana Barro

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