C’est désormais officiel : le Mouvement des Générations Capables, en abrégé MGC, est le nouveau parti politique de Simone Gbagbo. Maintenant que les choses sont claires, l’ex-Première dame pourrait rallier à sa cause, plusieurs partisans de son époux qui constituent l’ex-galaxie Gbagbo.
L’ex-président Laurent Gbagbo devrait avoir des soucis à se faire avec la création du nouveau parti de son épouse, Simone Ehivet. Celle-ci a renoncé à le suivre dans le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) qu’il a porté sur les fonts baptismaux, dès son retour au pays. Après avoir longtemps fignolé, elle s’est clairement déterminée en tombant le masque : le MGC, a-t-elle coupé court, est bien l’instrument politique grâce auquel elle compte bien continuer d’exister sur la scène politique. En se démarquant ainsi de son époux, l’ex-Première dame trace désormais, son propre chemin. Nul doute que bien des partisans de l’ex-bloc Gbagbo vont la rejoindre dans ce nouveau parti.
Déjà, des figures de l’ex-majorité présidentielle qui ne juraient que par Gbagbo, ont embarqué dans ce nouveau navire dont Simone tient le gouvernail. On peut citer, entre autres, Lazare Koffi Koffi, Maurice Lohourignon, Sécré Kouamé Richard. D’autres qui, il y a peu, s’étaient montrés à certaines cérémonies organisées par le camp Simone, pourraient déposer leurs valises dans le parti de Simone Gbagbo. À ceux-là, pourraient s’ajouter tous ceux de la galaxie Gbagbo qui ont mal vécu le traitement infligé par leur idole à son épouse depuis son retour au pays. Ils pourraient être tentés de la rejoindre, par dépit. On assisterait alors à une saignée dans le camp de ceux qui ne jurent que par Gbagbo, au profit de l’ex-Première dame.
Vu sous cet angle, la création du parti de Simone vient donc émietter davantage, le bloc Gbagbo. Après Blé Goudé qui a refusé de rejoindre le PPA-CI en demeurant à la tête de son parti, le COJEP, puis Affi N’guessan qui a arraché le FPI à Gbagbo et partant, attiré vers lui, nombre d’inconditionnels de l’ex-chef de l’État, c’est au tour de Simone d’emporter comme une avalanche, sa part du « peuple de Gbagbo ». Au cas où des alliances devraient se nouer dans la perspective des échéances électorales futures, il est fort probable que Simone, Affi et Blé se mettent ensemble et isolent ainsi, le PPA-CI de Gbagbo. Dans un tel cas de figure, le rêve d’un retour au pouvoir en 2025 des dignitaires de l’ex-Refondation dont l’ex-chef de l’État reste le ciment, a peu de chance de prendre forme.
Ce, d’autant que même s’il s’alliait au PDCI d’Henri Konan Bédié, il est peu probable que ce qui restera du « peuple de Gbagbo » puisse suffire à faire pencher la balance du côté des Gbagbo ou Rien, plus connus sous l’appellation de Gor. Dans un tel contexte, c’est le parti au pouvoir, le RHDP d’Alassane Ouattara qui va s’en frotter les mains. C’est en cela que la création du nouveau parti de Simone pourrait tomber comme du pain béni pour le camp Ouattara. A condition, bien sûr, que le RHDP se donne les moyens de tirer parti des alliances qui ne manqueraient pas d’être nouées dans la perspective des rendez-vous électoraux à venir.
Assane Niada