L’année 2021 est à sa dernière semaine ! Que doit-on retenir de ces 12 mois bien remplis ? L’Avenir jette un regard rétrospectif sur ces 12 mois parsemés d’actes notables posés en faveur de la cohésion nationale.
Il fallait vite oublier l’année 2020. L’année des contradictions électorales. L’année où, par la faute de certains acteurs politiques, la Côte d’Ivoire a encore connu des pertes en vies humaines ! Alassane Ouattara, réélu à la tête du pays, s’est tout de suite engagé à rassembler ses concitoyens. Et, il n’a pas manqué de le souligner aux membres du gouvernement, le mercredi 6 janvier 2021, au cours du premier conseil des ministres de l’année ! « Je vous demande, à chacune et à chacun de vous, de continuer à œuvrer en faveur de la préservation de la paix et de la cohésion sociale dans notre cher pays ». Devant Hamed Bakayoko et son équipe, le président de la République s’est également félicité des conclusions « des discussions inclusives » du 21 au 29 décembre 2020 dans le cadre du dialogue politique. Lesquelles conclusions, signées par l’opposition et la société civile, devraient permettre la tenue des législatives du 6 mars 2021.
Les législatives les plus inclusives
C’était là le premier grand pas marqué par le chef de l’État, puisque le 6 mars 2021, la Côte d’Ivoire a réussi l’élection législative la plus inclusive depuis plus de 25 ans ! Toutes les grandes sensibilités politiques traditionnelles en Côte d’Ivoire y avaient aligné des candidats, contrairement aux précédentes. Celles de 2011 et de 2016 avaient été boycottées par la tendance Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo. Plus en arrière, celles de 2001 avaient été boycottées par le Rassemblement des républicains (RDR, aujourd’hui fondu dans le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) au pouvoir).
Le RHDP s’impose au Parlement
Ces échéances bien disputées du 6 mars ont été emportées par le RHDP. Les résultats définitifs proclamés le 9 mars, l’ont crédité de 137 sièges sur 254 à l'Assemblée nationale, contre 91 aux partis d'opposition. Parmi les partis d'opposition, la coalition entre le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) et les partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo obtient 50 sièges, le PDCI seul, 23, et les pro-Gbagbo seuls, 8. Soit au total, 81 sièges… L’autre fait qui a certes, suscité des controverses, mais aura fini par décrisper l’atmosphère politique, a été l’acquittement de l’ancien président Laurent Gbagbo.
Gbagbo et Blé acquittés
Le 31 mars, la chambre d'appel de la Cour pénale internationale (CPI) a confirmé l’acquittement de l'ancien chef de l’État ivoirien des crimes contre l'humanité et crimes de guerre, commis entre décembre 2010 et avril 2011. Les partisans du candidat malheureux de la présidentielle de 2010 qui avaient refusé de reconnaître sa défaite, ont manifesté leur joie dans quelques quartiers d’Abidjan. Au point de susciter chez les victimes, mécontentement et colère. Faut-il rappeler que cette crise postélectorale a fait plus de 3000 morts, selon l’ONU…
Le président de la République posera un acte qui met fin à la controverse. À l’ouverture du conseil des ministres du 7 avril 2021, Alassane Ouattara invite à mettre bal à terre et assure de sa disponibilité à faciliter le retour de Laurent Gbagbo dans son pays. « Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont libres de rentrer en Côte d'Ivoire quand ils le souhaitent », a soutenu M. Ouattara, non sans ajouter que toutes les dispositions seront prises pour que l’ancien président « bénéficie, conformément aux textes en vigueur, des avantages et indemnités dus aux anciens présidents de la République ». Mieux, Alassane Ouattara assure « les frais de voyage de l'ancien président et des membres de sa famille seront pris en charge par l'État de Côte d'Ivoire ». Par cette déclaration, le président de la République manifeste sa bienveillance envers son adversaire politique. Est-il utile de rappeler que Laurent Gbagbo est sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison pour le "braquage" de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) pendant les violences post-électorales de 2010-2011 ?
Gbagbo refuse les véhicules et le pavillon présidentiel
Laurent Gbagbo sera effectivement accueilli à Abidjan, le 17 juin 2021 à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Port-Bouët. Un bon dispositif sécuritaire est déployé pour assurer un accueil réussi de l’ancien chef de l’État. Mieux, selon nos informations, le président de la République a fait mettre à la disposition de Laurent Gbagbo, le pavillon présidentiel où il devrait être d’abord, accueilli avant de prendre la direction de sa résidence d’Abidjan-Cocody. Des véhicules et une équipe en charge de sa sécurité étaient mobilisés pour servir l’ancien pensionnaire de la prison de Scheveningen. Gbagbo n’en a rien voulu… Ce retour de Laurent Gbagbo a été suivi par plusieurs de ses partisans : Katinan Koné, Ahoua Don Mello, Damana Picas… pour ne citer que ces quelques ultras de l’ex-régime Gbagbo, revenus d’exil.
L’autre grande date qui a retenu l’attention des Ivoiriens, est ce mardi 27 juillet 2012. Un peu plus d’un mois après son retour au pays, Laurent Gbagbo a été reçu en audience par le président ivoirien, au palais présidentiel d’Abidjan-Plateau. Les deux hommes y se sont parlé devant les flashs des caméras du monde entier… Depuis le 16 décembre, le gouvernement Achi, sous la houlette d’Alassane Ouattara, a repris langue avec l’opposition. C’est la cinquième phase du dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition. Cette tribune qui s’ouvre au moment où l’année 2021 s’achève, est très attendue des Ivoiriens. Ils espèrent une fumée blanche pour panser à jamais, les plaies du passé.
Ténin Bè Ousmane
Lég : Alassane Ouattara a promis rassembler les Ivoiriens autour des valeurs de paix et de réconciliation. (Photo DR).
