Politique

7 décembre 1993-7 décembre 2021

7-decembre-1993-7-decembre-2021
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28 ans après le décès de Félix Houphouët-Boigny, les Ivoiriens regrettent toujours le père fondateur. Dans ce panel, L’Avenir donne la parole à des hommes politiques.

 

 

Yapo Baudouin (Député RHDP)

 

« Le président Ouattara est un bon houphouëtiste »

 

 

« Le Président Félix Houphouët-Boigny s'est distingué par l'amour qu'il portait pour son pays, en agissant pour bâtir une nation au-delà de ses disparités dans le respect des différences, mais aussi, en posant les bases d'un pays qui décolle et se développe. Après lui, c'est un regret que le pays ait traversé des moments difficiles, des crises politiques et économiques. Le multipartisme qu'il a fini par instaurer, n'a pas aidé à pérenniser ses œuvres. Cela a plutôt accouché d’une classe politique de déconstruction de celles-ci. Dieu merci, le président Alassane Ouattara est arrivé. En bon houphouëtiste, il s'inscrit dans la recherche de la paix, de la stabilité et du bien-être. Ce qui était si cher au père fondateur de notre nation. La vision d'une Côte d'Ivoire Solidaire a tout son sens avec ces efforts de réconciliation et de développement partagé. »

 

 

 

 

Valentin Kouassi (JPDCI urbaine)

 

« L'héritage paraît immense et lourd »

 

« Houphouët-Boigny, père fondateur de la Côte d’Ivoire, a laissé à la postérité, beaucoup de valeurs à notre nation. Du point de vue du développement économique et social, ses marques sont perceptibles, ainsi que du point de vue des valeurs idéologiques basées, notamment sur la paix. En ce sens, l'héritage de ce grand homme paraît immense et lourd. La préservation de cet héritage requiert une disposition particulière… Mais, faut-il désespérer de la classe politique de notre ère ? Je répondrai par l'affirmative en partie, mais étant contemporain de notre histoire commune, je pense qu'il faut relativiser en recherchant les auteurs du déclic pour extirper le mal. C'est le lieu donc de vider le contentieux des crises vécues en cette fin d'année 2021, en ayant en esprit, le 7 décembre, la date anniversaire du décès du père de la nation moderne. »

 

 

 

 

Christian Polneau (président de l'ONG Handicap 225)

 

« Il y a eu une vague de crises »

 

 

« Vingt-huit ans après son décès, quatre présidents lui ont succédé. Certains ont accédé au pouvoir de la manière, la moins démocratique et on a connu une vague de crises qui ont entaché tous les efforts du père fondateur. Aujourd’hui, on a une classe politique qui, vingt-huit ans après, cherche toujours à se construire et à retrouver un autre repère. »

 

 

Roger Youan (président du Mouvement Ça suffit ! »

 

« Il faut construire les consciences »

 

« J’ai le sentiment que le peuple ivoirien est livré à lui-même. Nos compatriotes sont asphyxiés par les inquiétudes du quotidien. Ceux qui sont censés les protéger, passent leur temps à les écraser et à les narguer. L’amour de l’argent a pris le pas sur l’amour de l’autre et du pays. Nous ne sommes plus unis… Nous ne sommes plus disciplinés… Nous n’aimons pas travailler. On veut tout avoir sans avoir rien faire. Nous sommes en plein dans la célébration des anti-modèles.

Aujourd’hui, ce sont les élèves qui décident de quand ils doivent aller en congé et pour cela, ils sont prêts à blesser et tuer. Un pays, c’est d’abord et avant tout, une société. Il faut, pour un avenir rassurant, construire des valeurs et des principes… Il faut construire les consciences. Le 7 décembre est la date anniversaire du décès d’Houphouët-Boigny. Les Houphouëtistes devraient être en réflexion pour savoir si leur vision houphouëtiste, est conforme à celle de l’illustre disparu qui a tout consacré à la construction d’une nation en harmonie avec elle-même. Ils doivent se donner les moyens d’être au rendez-vous de tous les défis de leur temps ».

 

 

 

Jean Bonin (président de FIER »

 

 

« Ses héritiers n’appliquent pas ses préceptes »

 

« La classe politique ivoirienne est caractérisée par un rodéo politique entre deux septuagénaires et un octogénaire qui s’unissent et se désunissent, selon leur intérêt du moment se résumant à un ôte-toi de là pour que je m’y mette. L’intérêt général et les préoccupations quotidiennes du peuple sont relégués aux calendes grecques. Tous se réclament, directement ou indirectement, de Félix Houphouët-Boigny. Malheureusement, ils n’appliquent pas ses préceptes que sont le pardon mutuel, la paix et la solidarité. Houphouët est mort avec l’houphouëtisme. »

 

 

 

Propos recueillis par Roxane Ouattara

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