Maître Habiba Touré, l’avocate de Michel Gbagbo, le fils de l’ex-Président Laurent Gbagbo, a expliqué dans un entretien, les raisons pour lesquelles l’ancien Premier ministre Guillaume Soro est jusque-là, visé par la plainte de son client pour « Enlèvement et séquestration ».
Maître Habiba Touré, l’avocate de Michel Gbagbo, le fils aîné de l’ex-Président Laurent Gbagbo a donné les raisons pour lesquelles c’est Guillaume Soro, l’ex-Premier ministre qui est visé par la plainte de son client déposée à Paris pour « Enlèvement, séquestration, traitements inhumains et dégradants », commis en 2011 à Abidjan, en pleine crise postélectorale ivoirienne. « (…) En réalité, après, ce sont les éléments de langage de la presse qui s’en ont fait l’écho. Mais toutes les personnes qui ont participé à cet enlèvement, à cette séquestration, à ce traitement inhumain et dégradant, dénoncés par Michel Gbagbo, sont visées dans le cadre de la plainte », a répondu Me Habiba Touré à la question de savoir pourquoi c’est seulement Guillaume Soro qui est visé par la plainte de Michel Gbagbo, alors qu’au moment des faits et jusque-là, c’est le Président Alassane Ouattara qui est le chef de l’État. Elle s’exprimait dans un entretien diffusé sur le média numérique « Events News » consulté le dimanche 28 novembre 2021 par « L’Avenir ». De son avis, ce n’est pas à elle d’incriminer le président Alassane Ouattara dans cette affaire. Mais, il revient selon elle, à la justice française, de déterminer les responsabilités de chacun. Poursuivant, elle a également soutenu que M. Soro est visé par cette plainte parce que les « commandants de zone » qui ont arrêté Michel Gbagbo en avril 2011, avaient à leur tête, Guillaume Soro. « (…) Ce sont les propres déclarations des commandants (Com’zones) à la résidence présidentielle qui l’ont revendiqué. Ces Com’zones avaient à leur tête M. Soro. Ce sont les premiers visés. Ensuite, je pense qu’il faut laisser la justice faire son travail pour qu’on puisse remonter à la chaîne de commandement », a indiqué Maître Habiba Touré.
Michel Gbagbo suit les choses de près
Révélant l’état d’esprit de son client Michel Gbagbo dans cette affaire qui a été relancée il y a quelques jours, Maître Touré a fait savoir que celui-ci « demeure concentré sur l’objectif de cette plainte ». « Michel Gbagbo n’est absolument pas en mauvaise posture. Il suit la procédure de près… Cette plainte est là pour qu’il soit reconnu en sa qualité de victime et pour qu’il y ait manifestation de la vérité et qu’on puisse nous dire qu’elle était le cadre légal de la détention de Michel Gbagbo le 11 avril 2011 jusqu’au 05 août 2011 », a-t-elle estimé.
Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président de la République Laurent Gbagbo, a été arrêté le 11 avril 2011 à Abidjan par les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), au même moment que son père, en pleine crise postélectorale ivoirienne. Guillaume Soro qui était alors Premier ministre et ministre de la défense d’Alassane Ouattara, a été visé de même qu’une dizaine d’anciens Com’zones, par une plainte déposée en 2012 en France par Michel Gbagbo pour « Enlèvement et séquestration ». Le mercredi dernier, Guillaume Soro, exilé en Europe, a refusé de comparaître devant Sabine Khéris, la juge d’instruction en charge du dossier. En retour, dans un communiqué, le collectif des avocats de M. Soro, a estimé que « les faits dénoncés par Michel Gbagbo sont contestés ». Selon eux, cette procédure « s’inscrit en violation des règles de droit international coutumier, en particulier, l’immunité de juridiction dont bénéficient les organes et représentations légaux de l’État pour les actes réalisés dans leurs fonctions ».
Lahassana Barro