Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), Aimé Henri Konan Bédié, a créé ou a annoncé la création en un laps de temps, de nouveaux organes dans son parti. Il fait et défait qui il veut, quand il veut et comment il veut au sein de cette formation politique. Mais pourquoi Bédié peine tant à restructurer le PDCI-RDA ?
Aimé Henri Konan Bédié, le président du PDCI-RDA, a annoncé le lundi 18 octobre 2021, au terme de la commémoration (débutée depuis le 10 avril dernier) des 75 ans de son parti, la création de nouveaux organes en dehors de ceux qui existent déjà. Ainsi, en plus du secrétariat exécutif et du comité politique, créés il y a seulement quelques temps, Henri Konan Bédié a annoncé la mise en place, pour les semaines à venir, de plusieurs autres structures dont un comité de développement durable et culturel, un conseil de surveillance et une grande cellule de coordination de la communication. « L’ensemble de ces dispositifs constitue, désormais, les nouveaux instruments d’une action coordonnée du PDCI-RDA. Ces instruments sont des composantes, chacun dans leur domaine, de la mise en œuvre d’une stratégie partagée pour tous », a expliqué le « Sphinx de Daoukro » (un surnom de Bédié) dans une allocution à l’occasion de cette commémoration. En réalité, cette multiplicité d’organes et de structures créés saisonnièrement au sein du PDCI par Henri Konan Bédié, témoigne qu’il a du mal à maîtriser et faire fonctionner correctement son appareil politique. En effet, le patron du PDCI crée des structures qui se chevauchent parfois, fait et défait des hommes qu’il nomme à sa guise dans ses structures. Il apparaît comme le maître du temps et des circonstances au PDCI-RDA. Toute chose qui témoigne du dysfonctionnement flagrant dans le parti de l’ex-allié d’Alassane Ouattara. Depuis son départ du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Henri Konan Bédié a du mal à préparer la relève au sein de son parti. Au-delà des multiples organes qu’il crée, le « Sphnix de Daoukro » est parfois bousculé par des jeunes cadres de son parti comme Jean-Louis Billon qui ne cache plus son ambition présidentielle. Ce dernier s’est d’ailleurs dit favorable à la retraite politique après 75 ans, une position qui sonne comme une invitation à Henri Konan Bédié (87 ans) à lui passer le flambeau au PDCI-RDA.
Lahassana Barro