Entre l’ex-Première dame Simone Ehivet et son époux, Laurent Gbagbo, plus rien ne va. À en juger du moins par les critiques cinglantes que celle-ci a portées contre la gestion, par l’ex-chef de l’État, de la situation sociopolitique ayant suivi l’éclatement de la rébellion de 2002. C’était au cours d’un panel qui s’est tenu jeudi 7 octobre 2021, au Palm Club de Cocody.
Invitée à prendre la parole au cours d’un panel autour de la problématique de réconciliation, Simone Gbagbo est revenue sur les années de ni paix ni guerre qui ont suivi l’éclatement de la rébellion de 2002. Revenant sur ces années durant lesquelles son parti, le Front populaire ivoirien (FPI), était au pouvoir, elle a vertement critiqué la façon dont son président d’époux, Laurent Gbagbo, a géré cette crise. Selon elle, le régime Gbagbo aurait dû recourir à la force pour en finir avec cette rébellion conduite par Guillaume Soro. « Quand vous êtes au pouvoir et que vous avez un adversaire et que cet adversaire est un rebelle, vous devez le mater ; vous devez le détruire. Vous ne l’avez pas fait, donc vous êtes coupables ! », a-t-elle asséné, sous des acclamations du public. Par ces mots, elle accable visiblement son époux avec qui elle n’est plus en odeur de sainteté depuis quelque temps.
Évoquant la crise postélectorale, considérée par bien des observateurs comme un avatar de la crise survenue, suite à la rébellion de 2002, elle s’en est prise à la communauté internationale. Selon elle, celle-ci était partisane et de ce fait, ne pouvait qu’échouer à réconcilier les Ivoiriens. « Dans ce conflit, il y avait un parti pris de la communauté internationale », a craché l’ex-Première dame. Pour elle, l’approche de gestion des conflits préconisée par cette communauté internationale n’est pas à même de garantir la réconciliation entre Ivoiriens. « Quand on regarde le mode de règlement de conflit proposé par l’Union africaine, la CEDEAO, l’Union européenne, etc., à chaque fois, c’est de vouloir mettre ensemble les différents belligérants, soi-disant que c’est la solution. C’est une mauvaise solution. Et c’est parce que ce sont de mauvaises solutions que nous sommes toujours dans la crise et que nous n’arrivons pas à réaliser la réconciliation », a dénoncé celle qui passait pour être un faucon de l’ancien régime Gbagbo.
Assane Niada