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Opinion

24 ans dans l'opposition : Quand le Pdci s'autoflagelle

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Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) célèbre ses 24 ans dans l'opposition. À la lecture de la manchette du confrère, j'ai ri à gorge déployée. De mémoire d'homme, c'est rare de voir un parti célébrer sa longévité dans l'opposition. Là où des partis chercheraient les causes de cette longue et harassante présence dans l'opposition, le Pdci, lui, a choisi la célébration.

Je vais aider le Pdci à se poser des questions. Pourquoi a-t-il perdu le pouvoir ? Comment vit-il au point de voir la plupart de ses cadres quitter le navire ? Que reste-t-il du parti fondé par Félix Houphët-Boigny, premier président de la République de Côte d’Ivoire ?

La réponse à ses questions ramène à une seule et unique réalité : Henri Konan Bédié. Dès sa prise du pouvoir, il a explosé, en plein vol, le parti et le pouvoir qui lui ont été légués sur les plateau d'or. Obnubilé par Alassane Ouattara et par la promotion d'un concept abject qu'est l'ivoirité, il n'a pas vu venir les jeunes gens qui ont écourté ses rêves. Le Pdci venait ainsi de quitter le pouvoir, un 24 décembre 1999. L'on retiendra que Bédié en est l'artisan.

Plutôt que de rassembler les enfants dans la grande maison, Bédié les a divisés, faisant de certains, des citoyens de souches multiséculaire, de seconde zone et patati patata.

Aujourd'hui encore, le Pdci se cherche.

De nombreux cadres de ce parti ont sauté par dessus bord, laissant le navire en plein naufrage aux mains d'un capitaine qui n'a tiré aucune leçon de ses innombrables et innommables bourdes. Un parti réduit à influencer des chefs traditionnels tribaux. Un chef tribal qui ne jure que par la tradition et qui confond royauté et Présidence. Enfin, un chef qui a conduit son parti dans le mur, malgré les signaux peu rassurants.

Yacouba DOUMBIA