
C’est finalement la chargée d’affaires de Pretoria qui a remplacé le chef de la diplomatie américaine dans la salle. Et la semaine prochaine, au Cap, le secrétaire du Trésor, Scott Bessent, devrait lui aussi être absent au sommet des ministres des Finances.
Le président Cyril Ramaphosa a tenté de minimiser le tout. « Ce n’est pas un revers, finalement, car les États-Unis sont quand même représentés ici. Nous allons réussir, par la voie diplomatique, à échanger autour de ces problèmes, afin d’aplanir toutes les difficultés qui ont pu voir le jour dans nos relations », assure-t-il.
Entretien entre Cyril Ramaphosa et Sergueï Lavrov
Il n’y a pas eu de « photo de famille » des autres ministres des Affaires étrangères. Selon des sources diplomatiques, des représentants européens auraient refusé d’apparaitre au côté de Sergueï Lavrov. Mais le président sud-africain s’est, lui, entretenu avec le ministre russe.
La guerre en Ukraine aura beaucoup occupé les discussions. « Évidemment, la question de l’agression de la Russie vis-à-vis de l’Ukraine est difficile à aborder au G20, puisque l’agresseur se trouve dans la salle. Mais cela reste important d’avoir un dialogue ici, avec les partenaires des pays du Sud. Et en ce sens, G20 est donc un bon forum pour en discuter en plénière et lors des rencontres en marge de la réunion », détaille l’ambassadeur allemand en Afrique du Sud, Andreas Peschke.
Pour l’Union européenne, qui se retrouve marginalisée dans les négociations sur l’Ukraine, ce forum est l’occasion de faire valoir son point de vue auprès des pays du Sud.
Les débats sur l’envoi de troupes et sur de possibles médiations sont prématurés, selon la vice-présidente de la Commission, Kaja Kallas, tant que les Russes ne sont pas intéressés pour faire la paix.
Une « fenêtre sur la paix »
« Ils voudraient retourner dans l’arène internationale, comme si rien ne s’était passé. Il faut bien comprendre quel signal on enverrait, si on offrait tout, sur un plateau, à l’agresseur. Ce serait un signal, pour tous les autres agresseurs, qu’ils peuvent faire la même chose, note Kaja Kallas. Donc, je pense que c’est un moment très important. Bien sûr, il faut aussi que nous parlions des garanties de sécurité. Tous les pays qui ont promis, sur le papier, des garanties de sécurité à l’Ukraine, doivent déterminer en quoi elles consistent, pour que la Russie ne puisse pas à nouveau attaquer. »
Durant la plénière, le ministre chinois a lui, estimé, que s’ouvrait une « fenêtre sur la paix », suite à la rencontre des délégations russes et américains à Riyad.
L’Afrique du Sud espère aussi avoir son rôle à jouer. Le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Ronald Lamola doit rencontrer ce vendredi 21 février Sergueï Lavrov en marge de la réunion.
Cyril Ramaphosa doit recevoir son homologue ukrainien, prochainement, en Afrique du Sud, pour une visite d’État. Malgré les tensions diplomatiques, le président compte aller de l’avant avec son programme pour le G20, et faire entendre la voix des pays en développement sur les dossiers de la dette et du changement climatique.
RFI