Et Raoua Tlili montra la voie à l’Afrique. Et comment pouvait-il en être autrement ? Ce 30 août 2024, la Tunisienne a marqué un peu plus l’histoire du sport africain avec sa neuvième médaille aux Jeux paralympiques, la septième en or, décrochée en cinq éditions, après Pékin, Londres, Rio et Tokyo ; le premier podium africain à Paris, après deux jours de compétitions.
L’intéressée était la grande favorite pour le titre, en lancer du poids, elle qui détient le record du monde (10 mètres 55) de sa catégorie (F41), depuis les Jeux de 2021. Elle n'a eu besoin que d'un deuxième essai, un lancer à 10,4 mètres, pour s'installer en tête jusqu'à la fin du concours.
« Je suis tellement contente parce que ce n’était vraiment pas facile d’aller chercher une médaille pour la cinquième fois d’affilée aux Jeux paralympiques. Mais je suis très forte, très fière », lance-t-elle, mélangeant arabe, anglais et français, dans ses réponses. « Inchallah, je serai encore à Los Angeles pour faire la guerre ! », rit-elle.
Modèle et fierté pour l’Afrique
En attendant les Jeux paralympiques suivant, en 2028, Raoua Tlili savoure, breloque en main, ce nouveau triomphe. Celle qui a également été sacrée dix fois championne du monde, en lancers du poids et du disque, ses deux spécialités, sait qu’elle s’est rapprochée des références du para-sport africain, comme la nageuse sud-africaine Natalie du Toit (15 médailles dont 13 en or, entre 2004 et 2012). « Elle est un exemple pour moi, glisse celle qui évolue dans la catégorie réservée aux athlètes de moins de 137 cm. Je suis très fière parce que mon nom rejoint celui de légendes qui ont fait beaucoup de sacrifices, beaucoup travaillé. Je marche dans la lignée des grandes stars ». Elle ajoute : « Et puis, ce n’est pas facile quand on est une femme du monde arabe de gagner des médailles. J’ai changé les mentalités. »
Raoua Tlili aura encore l’occasion d’augmenter son impressionnante collection avec le lancer du disques, le 4 septembre prochain.
RFI