Kémi Seba, né le 9 décembre 1981 à Strasbourg, était auparavant franco-béninois. Connu pour son engagement panafricaniste et ses prises de position radicales contre la présence militaire française en Afrique, il s'est aussi illustré comme un relais de l'influence russe sur le continent. Lors d'une conférence de presse en septembre 2021 au Mali, il avait publiquement soutenu l'arrivée de mercenaires du groupe Wagner.
En réponse à la demande de déchéance de nationalité, Kémi Seba avait brûlé son passeport français lors d'une conférence de presse à Fleury-Mérogis, déclarant être un "Béninois libre". Il avait dénoncé le passeport français comme "un os que vous nous donnez ou nous retirez en fonction de notre degré de soumission vis-à-vis de vous, comme si les Noirs étaient des chiens".
Le parcours de Kémi Seba est marqué par ses activités au sein de la branche française de Nation of Islam et ses liens avec des personnalités d'extrême droite comme Boris Le Lay et l'humoriste Dieudonné. Son mouvement "Tribu Ka", autoproclamé défenseur du "peuple noir", avait été dissous en 2006 pour "incitation à la haine raciale". Après l'assassinat d'Ilan Halimi, il avait pris la défense de Youssouf Fofana, leader du "gang des barbares", et menacé des institutions juives.
Cette décision de déchéance de nationalité marque une étape cruciale dans la relation entre Kémi Seba et la France, soulignant l'incompatibilité de ses actions et discours avec les valeurs républicaines françaises. Connu pour son million d'abonnés sur Facebook, Kémi Seba continue d'être une figure influente, notamment auprès des mouvements anti-français et pro-russes en Afrique.
L'avenir de Kémi Seba, désormais uniquement béninois, reste incertain, mais son influence et ses actions continueront certainement à susciter des réactions et des débats tant en Afrique qu'en Europe.
Olivier YEO