Mercredi dernier, un obus a été tiré sur le siège de la télévision nationale, une attaque dont l'origine reste inconnue. Le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, est brièvement apparu dimanche lors de la Tabaski sans faire de déclaration, ce qui a amplifié les spéculations sur sa situation. Le Conseil des ministres, qui devait se tenir ce mercredi 19 juin, a été reporté sans explication officielle, une source à la présidence indiquant seulement qu'il pourrait avoir lieu demain jeudi.
Depuis une semaine, Ibrahim Traoré est resté silencieux et presque invisible, nourrissant les interrogations sur ce qui se passe au sommet du pouvoir. Pour apaiser les tensions, l'armée burkinabè a publié un communiqué ce mardi 18 juin, affirmant que les rumeurs de « mouvements d'humeur et de mutineries dans certaines casernes » étaient « infondées et mensongères ».
Entre-temps, entre 80 et 120 soldats maliens et supplétifs russes de Wagner sont arrivés à Ouagadougou pour soutenir le président de transition. Ces renforts visent-ils à maintenir Ibrahim Traoré au pouvoir ? Est-ce le prélude à une « rectification de la transition », similaire à celle observée au Mali après le second coup d'État militaire en mai 2021 ?
Selon un article du journal Le Monde publié cet après-midi, des « sources concordantes » indiquent qu'Ibrahim Traoré est actuellement « caché » et que « des pourparlers entre soldats sont en cours pour décider de l’avenir du régime ».
Olivier YEO avec Rfi