Au "palais de la Nation", avec son homologue congolais Félix Tshisekedi, les deux présidents ont évoqué plusieurs points dont le le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo mené par la rébellion du M23 où le président Macron était très attendu des congolais.
Le chef de l’Etat français n’a pas condamné à proprement parler le Rwanda, se refusant à toute « escalade de tribune » sur ce sujet sensible. Il n’a pas clairement condamné le Rwanda, mais lancé de fermes mises en garde. "Ce que nous attendons du Rwanda et des autres (acteurs), c'est de s'engager et de respecter les rendez-vous qu'ils se donnent sous la supervision des médiateurs et s'ils ne respectent pas, alors oui, il peut y avoir des sanctions, je le dis très clairement", a-t-il souligné.
En effet, la République démocratique du Congo (RDC) accuse le Rwanda de soutenir le groupe rebelle M23, contre lequel il se bat dans l’est du pays. Kigali nie cependant tout soutien à ce groupe. « La France a constamment condamné le M23 », a fait savoir M. Macron à propos des rebelles présents dans l’est de la RDC. « Que chacun prenne ses responsabilités, y compris le Rwanda », a-t-il ajouté. Le président français a insisté sur le respect de l’actuel plan visant à mettre fin aux violences dans l’est de la République démocratique du Congo, affirmant que des sanctions seraient prises contre ceux qui ne le respectent pas : « Ceux qui feront obstacle au plan de paix (…) savent à quoi ils s’exposent, y compris à des sanctions. » « Ce que nous attendons du Rwanda et des autres [acteurs], c’est de s’engager et de respecter les rendez-vous qu’ils se donnent sous la supervision des médiateurs, et s’ils ne [les] respectent pas, alors oui, il peut y avoir des sanctions, je le dis très clairement », a expliqué Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat français a émis le souhait que le cessez-le-feu attendu pour mardi prochain dans le cadre du processus engagé sous l’égide de l’Angola, où il s’est rendu vendredi, soit respecté. « La République démocratique du Congo ne doit pas être un butin de guerre. Le pillage à ciel ouvert de la République démocratique du Congo doit cesser : ni pillage, ni balkanisation, ni guerre », a-t-il dit, répétant le soutien de la France à « l’intégrité territoriale et [à] la souveraineté » du pays.
« Je reste dubitatif quant à la bonne foi de ceux qui nous ont agressés », a déclaré de son côté le président de la RDC, Félix Tshisekedi. Et d’ajouter : « La question est de savoir si le Rwanda peut se passer de ce pillage systématique de la RDC qui date d’une vingtaine de d’années. Si c’est le cas, cela se vérifiera à travers ce processus. »
Les deux dirigeants ont disserté sans ménagement samedi devant la presse, à Kinshasa, sur la fin de la « Françafrique » et le nouveau « logiciel » de la France avec le continent. « Je l’ai encouragé à ce sujet parce que j’estime que la Françafrique est dépassée », a d’abord esquissé le président de la République démocratique du Congo. « Si la France veut être aujourd’hui en compétition avec tous les autres partenaires de l’Afrique, elle doit se mettre au diapason de la politique africaine et de la manière dont les peuples africains regardent désormais les partenaires de coopération », a averti Félix Tshisekedi.
Joël DALLY avec africanews