Comme un jeu de dame, les enlèvements ont eu lieu dans deux régions du pays. La première, dans le village de Liki le jeudi 12 et la deuxième, le vendredi 13 dans le Soum. Aribinda étant enclavée à raison de la menace terroriste, les populations y vivent à partir de la cueillette de fruits et légumes. Ces femmes s’étaient aventurées dans la forêt afin de s’approvisionner en eau et cueillir des plantes, quand elles ont été accostées par leurs ravisseurs. Quatre parmi celles de Liki ont pu s’en fuir et donner l’alerte à la population villageoise.
Une cinquantaine a été enlevée par des hommes en armes sans être identifiés. Une première dans cette région où la population ne sait plus à quel saint se vouer. Selon certains habitants, un calme règne dans le village de Liki où certains craignent de sortir afin que le pire arrive. Le gouverneur de la région, Rodolphe Sorgho a publié un communiqué, ce lundi 16 janvier 2023, afin d’apporter sa solidarité aux familles et promet de tout mettre en œuvre de retrouver les femmes disparues. « Au nom du gouvernement, le gouverneur de la région du Sahel exprime sa solidarité aux familles et rassure que les pouvoirs publics se tiennent à leurs côtés en ces moments particulièrement difficiles et demeure engagé à tout mettre en œuvre pour une issue heureuse de la situation », s’est-il engagé.
Certaines ONG humanitaires quant à elles, craignent que les violences ne s’accentues. Plusieurs enlèvements ont déjà été signalés dans le nord du Burkina-Faso où certaines femmes sont parfois victimes de séquestrations, viols sexuels avant d’être remises en liberté. « Le viol est une arme de guerre psychologique », explique la responsable d'une de ces ONG. Elle redoute qu'Aribinda ne soit que le point de départ d'une nouvelle stratégie d'enlèvements massifs de la part des groupes armés dans ce pays dirigé par des militaires.
BEMA BAKAYOKO avec RFI.FR