Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a jugé « nécessaire » d’accroître le nombre de soldats dans l’armée pour atteindre 1,5 million de militaires russes, en pleine offensive russe en Ukraine. Il a également proposé d’augmenter l’âge limite du service militaire, « afin de garantir l'accomplissement des tâches pour assurer la sécurité de la Russie ».
Devant les principaux responsables militaires russes, le président Vladimir Poutine a exprimé son « accord » avec ces propositions, en assurant que ces évolutions seraient menées « sans dommages » pour la société et l'économie du pays. En août déjà, un décret présidentiel prévoyait d’élever le nombre de personnels combattants à 1,15 million au 1er janvier 2023.
Lors de cette réunion censée établir les objectifs de l'armée russe pour l'année 2023, le chef du Kremlin a réaffirmé sa volonté de continuer à renforcer tout son potentiel militaire, y compris la « préparation au combat » de ses forces nucléaires. Selon ses annonces, la flotte russe disposera notamment à partir de début janvier de nouveaux missiles hypersoniques de croisière Zicron, « qui n'ont pas d'équivalent dans le monde », a-t-il assuré. Le président russe a également insisté sur l’importance des drones dans le conflit avec l’Ukraine. Sergueï Choïgou a quant à lui affirmé déployer des bases navales de soutien à sa flotte dans deux villes occupées d’Ukraine, à Marioupol et Berdiansk. Car c’est bien l’une des « priorités » énoncées lors de ce discours : « continuer à mener l’opération spéciale en Ukraine jusqu’à ce que ses tâches aient toutes été remplies », comme l’a déclaré le ministre de la Défense.
Le conflit en Ukraine, une « tragédie commune »
Après avoir rendu brièvement hommage aux soldats russes tombés au combat, Vladimir Poutine a estimé que le conflit en Ukraine était une « tragédie commune ».
D’après le président, le pays pourra continuer de financer sa campagne militaire sans difficultés, malgré les sanctions occidentales. « Le pays et le gouvernement donnent tout ce que l'armée demande. Vraiment tout ! », a lancé le dirigeant russe, qui avait décrété en septembre une mobilisation militaire après des revers stratégiques dans le conflit.
BEMA BAKAYOKO avec RFI.fr