L’ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, est attendu dans les prochains jours à Ouagadougou, après son exil en Côte d'Ivoire depuis son renversement en 2014. Jugé en son absence et condamné à la prison à vie lors du procès des assassins de Thomas Sankara, il doit notamment rencontrer le nouvel homme fort, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Selon une source proche de l’ex-président, exilé à Abidjan depuis sa chute en octobre 2014, Blaise Compaoré sera bien au Burkina Faso dans les prochains jours. « C’est déjà acté, on n’attend que le jour précis de ce voyage », confie cette source à RFI.
Une autre source à Ouagadougou confirme les contacts. « C’est le vœu du président Paul-Henri Damiba de le rencontrer, dans le cadre de la réconciliation nationale », souligne cette source, mais elle précise qu’aucune confirmation ferme n’a été donnée pour le moment : ni le format, ni la date ni la durée de cette prochaine visite n’ont été pour l’heure définies.
Mais une autre source martèle toutefois que « ce n’est pas une visite, c’est un retour définitif de l’ancien président Compaoré ».
« C’est sa famille, et précisément sa sœur qui gère personnellement le dossier », précise notre source, et ce serait de concert avec que tous les détails seront décidés. Le président ivoirien Alassane Ouattara aurait également joué un rôle pour que l’ancien chef d’État burkinabè puisse regagner son pays.
Cette visite annoncée de l’ancien président Blaise Compaoré est une suite logique de la rencontre entre les deux autres anciens présidents, Jean-Baptiste Ouédraogo et Roch Marc Christian Kaboré, avec le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba il y a quelques jours. Le contact a été noué aussi avec d’autres anciens chefs d’État du Burkina Faso, fait savoir notre source.
Prison à vie
Reconnu coupable par la justice militaire d’attentat à la sûreté de l’État et de tentative d’assassinat à l’encontre de Thomas Sankara, Blaise Compaoré est a été condamné à la perpétuité par la justice burkinabè. Il vit en exil en Côte d’Ivoire depuis 2014.
Un mandat d'arrêt a été émis à l'encontre de Blaise Compaoré. Selon la loi donc, dès qu'il foulera le sol burkinabè, la police peut l'arrêter. Il reste l'option d'une grâce présidentielle, comme c'était déjà le projet sous Roch Marc Christian Kaboré. Il pourrait obtenir une condamnation, puis une grâce pour aller vers la réconciliation.
Les avocats de Blaise Compaoré n'ont pas souhaité commenter la situation mais disent « avoir confiance ». Du côté des parties civiles en revanche, c'est l'indignation. « Le régime putschiste se sert de l’alibi terroriste pour forcer une réconciliation amnésie », explique Maître Guy Hervé Kam, qui estime que ce retour « est un défi lancé à la justice ».
Rfi