À peine rentré en Guinée, l'ancien président Moussa Dadis Camara est désormais prisonnier. L'ex-chef de la junte a été arrêté et envoyé à la prison centrale dans l’après-midi du mardi dernier, au même titre que 5 autres coaccusés. Parmi les accusés placés en détention figurent les officiers Claude Pivi et Blaise Guémou, ainsi que le ministre de la Santé de l'époque, Abdoulaye Cherif Diaby. Il lui est reproché de s'être opposé à la prise en charge des victimes. Selon l'un des avocats de la défense, Me Salifou Béavogui, les six hommes devraient rester à la prison centrale jusqu'à la fin de la procédure.
Les cinq autres accusés dans cette affaire se trouvaient déjà derrière les barreaux. Ils devraient être jugés à partir de ce mercredi 28 septembre pour les exactions commises le 28 septembre 2009 et les jours suivants lorsque des militaires, policiers et miliciens avaient brisé dans le sang une manifestation pacifique dans un stade de Conakry, faisant au moins 156 morts, des milliers de blessés et 109 femmes violées. Dadis Camara, porté au pouvoir par un coup d'État militaire en décembre 2008, était rentré dans son pays le week-end dernier après des années d'exil au Burkina-Faso, afin de « laver son honneur ». Lui et 5 de ses coaccusés avaient été convoqués au greffe, le même jour de leur arrestation. La Cour avait été placée sous bonne garde. Leurs avocats ont d'ailleurs pressenti une possible arrestation à l'issue de leur entretien, voyant le niveau de sécurité autour du bâtiment.
Le procès qui s'ouvre ce mercredi est attendu depuis 13 ans par les centaines de victimes, proches de victimes, activistes, membres de la société civile.
Bema Bakayoko avec RFI.fr