La justice sénégalaise a confirmé ce mercredi 21 septembre 2022, la condamnation du maire de Dakar, Barthélémy Dias, à 2 ans de prison, dont 6 mois ferme, dans une affaire d'homicide. Ce, dans un contexte de tensions exacerbées entre l'opposition et le pouvoir. Les avocats de Barthélémy Dias, député et maire de la capitale sénégalaise, figure de l'opposition au président Macky Sall, ont confié ne pas se satisfaire de cette décision. Ils ont exprimé leur intention de se pourvoir en cassation. « La bataille continue, c'est une bataille de principes qui n'a rien à voir avec la politique », a affirmé Me Demba Ciré Bathily dans les murs du tribunal de Dakar. Son client « a toujours contesté les faits », a rappelé Me Bathily.
Un recours serait suspensif et Barthélémy Dias conserve pour l'instant ses mandats, ont assuré ses conseils. Si la décision devenait définitive, il n'aurait pas à retourner derrière les barreaux. La prison ferme étant couverte par la détention provisoire qu'il a effectuée. Mais l'enjeu politique réside dans ce qu'il adviendrait de ses mandats et le risque qu'il en soit déchu, avec pour toile de fond le rapport de force entre la ville de Dakar et l'exécutif, et pour ligne d'horizon la présidentielle de 2024.
Avant Barthélémy Dias, 2 autres adversaires de Macky Sall, l'ancien maire de Dakar Khalifa Sall et l'ancien ministre Karim Wade, par ailleurs fils de l'ex-président, ont vu leur trajectoire interrompue par les ennuis judiciaires.
Un autre opposant éminent et allié de Barthélémy Dias, Ousmane Sonko, est quant à lui sous le coup d'une enquête pour viols présumés depuis 2021. Ousmane Sonko est candidat déclaré à la présidentielle prochaine. Les spéculations ont cours sur les ambitions de Barthélémy Dias. Tous crient au complot ourdi par le pouvoir, qui se défend d'instrumentaliser la justice.
Bema Bakayoko avec RFI.FR