La huitième Conférence ministérielle du Forum de coopération sino-africain (FCSA) s’est tenue à Dakar du 29 et 30 novembre a fait l’objet d’une conférence de presse où son excellence Wan Li, ambassadeur de la Chine en Côte d’Ivoire, a présenté les principaux résultats de la dernière conférence ministérielle et les progrès positifs réalisés dans la mise en œuvre des résultats.
Selon lui, la coopération sino-africaine est une coopération Sud-Sud et une coopération amicale entre frères. La Chine a toujours fourni une assistance à l’Afrique dans la mesure de ses capacités selon la volonté des pays africains. Elle entend renforcer sa collaboration dans des domaines de l’agriculture, la réduction de la pauvreté et la promotion du développement des petites et moyennes entreprises en Afrique, afin de promouvoir conjointement le développement économique et social des pays africains et soutenir l’Afrique dans son cheminement vers un avenir plus vert, plus prospère et plus équilibré.
À Dakar, les 29 et 30 novembre, la conférence ministérielle du forum sur la coopération entre les deux parties africaine et chinoise, à laquelle avait pris part la ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Diaspora de Côte d’Ivoire, Kandia Camara a eu pour thème : « Approfondir le partenariat sino-africain et promouvoir le développement durable pour bâtir une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique dans la nouvelle ère ».
Le diplomate chinois a abordé dans son intervention les questions liées à l’actualité. Notamment la lutte contre la Covid-19, le terrorisme et la supposée exportation de cacao par la Chine vers la Belgique.
Une coopération bien scellée malgré la pandémie de Covid-19
La pandémie de la Covid-19 a affecté certaines coopérations internationales ; mais la Chine et l’Afrique spécifiquement la Côte d’Ivoire ont toujours nourri cette coopération malgré ces moments troubles. Le diplomate révèle que « Mme Kandia Camara a qualifié la Chine de bon partenaire de la Côte d’Ivoire. Elle a fait savoir que la Chine avait non seulement fourni à temps à la Côte d’Ivoire des vaccins et des fournitures médicales pour soutenir sa lutte contre la Covid-19, mais avait également contribué de manière significative à sa croissance économique et à l’amélioration de la vie de sa population. En soulignant que la Côte d’Ivoire espérait étendre la coopération économique et commerciale avec la Chine, la ministre d’État ivoirienne a invité les entreprises chinoises à investir davantage dans son pays pour l’aider à améliorer ses capacités de transformation des matières premières ».
Pour lui, il faut une réponse mondiale et efficace face à une menace mondiale par la construction d’une communauté d’intérêts partagés face à la Covid-19. C’est pourquoi, il préconise des « exercices conjoints » avec des « des mesures scientifiques efficaces », plutôt que la fermeture de frontières.
La Chine exportateur de cacao ?
Sur cette question, l’ambassadeur a rappelé que son pays n’a pas un statut d’exportateur de cacao. Certaines opinions veulent le faire croire pour jeter du discrédit sur le pays de la muraille « verte ». Il a rassuré qu’en fait, il ne s’agissait que de quelques centaines de kilogrammes de cacao échangés avec la Belgique à but expérimental. La Chine veut se positionner comme le maillon essentiel dans la chaine de production de l’or brun. « Les entreprises chinoises veulent échanger avec les entreprises ivoiriennes et ghanéennes pour voir comment permettre d’obtenir une valeur ajoutée dans la transformation », a plaidé Wan Li.
La Chine reste le premier partenaire en termes de financement bilatéral pour la Côte d’Ivoire et reste disposée à faire plus et mieux.
A la cérémonie d’ouverture de la Conférence, le Président Xi Jinping a participé par liaison vidéo et y a prononcé un important discours. La conférence a passé en revue les réalisations accomplies dans le développement des relations sino-africaines et la lutte solidaire Chine-Afrique contre la COVID-19 depuis le Sommet de Beijing du FSCA en 2018, examiné la mise en œuvre des « Huit initiatives majeures », adopté une série de documents finaux qui sont plus nombreux qu’après chacune des conférences précédentes, à savoir « la Déclaration de Dakar », « le Plan d’Action de Dakar (2022-2024) », « la Déclaration de Dakar sur la coopération Chine-Afrique contre le changement climatique » et « la Vision pour la Coopération sino-africaine à l’horizon 2035 ».
Cela a pleinement incarné la haute qualité et le haut niveau de la coopération sino-africaine, a démontré la détermination résolue de la Chine et de la partie africaine à poursuivre conjointement le développement, à relever les défis et à partager les opportunités dans la nouvelle ère, et porte une importance significative à l’approfondissement du partenariat stratégique global sino-africain, à la promotion de la coopération solidaire des pays en développement et celle de la lutte contre la COVID-19 dans le monde, ainsi qu’au développement juste et rationnel de l’ordre international et de la gouvernance mondiale.
La Chine et l’Afrique : les 5 axes majeurs de la coopération
Les parties ont convenu de « promouvoir fermement l’esprit d’amitié et de coopération Chine-Afrique » afin de conserver « l’esprit d’amitié et de coopération sino-africaine » tant prôné par le président Xi. Aussi, doivent-ils travailler ensemble et solidairement pour vaincre l’épidémie. A cet effet, le président Xi Jinping a annoncé la Chine fournirait un milliard de doses de vaccin supplémentaires à l’Afrique afin d’atteindre l’objectif de l’UA de vacciner 60 % de la population africaine d’ici 2022, dont 600 millions sous forme de don et 400 millions sous d’autres formes comme la production conjointe entre des entreprises chinoises et les pays africains concernés.
Outre cela, les deux parties s’efforceront d’enrichir la coopération sino-africaine dans la nouvelle ère dans le domaine de la santé, la réduction de la pauvreté et l’agriculture, la promotion du commerce, la promotion de l’investissement, l’innovation numérique, le développement vert, le renforcement des capacités, les échanges humains et culturels, la paix et la sécurité.
Puis, les pays africains et la Chine devront travailler ensemble pour pratiquer un véritable multilatéralisme sur des questions d’intérêt fondamental et de préoccupations majeures, comme le droit international et la coopération diplomatique. Ainsi, ils s’efforceront « de s’opposer résolument à toute sanction unilatérale, à toute ingérence dans les affaires intérieures des autres pays et à toute discrimination raciale, et s’engagent à promouvoir la paix, le développement, l’équité, la justice, la démocratie et la liberté en tant que valeurs communes de l’humanité tout entière, et à contribuer davantage à préserver l’équité et la justice dans le monde ».
Enfin, la Chine et l’Afrique construiront ensemble une communauté d’avenir partagé dans la nouvelle ère à savoir poursuivre la lutte solidaire contre la COVID-19, approfondir la coopération pragmatique, promouvoir le développement vert et défendre l’équité et la justice.
Joël DALLY