La Côte d’Ivoire sportive a été ahurie à la fin de la semaine qui vient de s’écouler. Pour la première fois, ils ne verront pas ce qui va se passer chez eux. De fait, pour des questions de retard dans la finition des installations sportives, la Confédération africaine de football n’a pas homologué le tout nouveau stade de Yamoussoukro qui devrait abriter le match comptant pour les éliminatoires du mondial 2022 au Qatar. Comme d’habitude, la blogosphère s’est enflammée et les maîtres des nouveaux médias se sont empressés, chacun dans son registre, de relayer l’information qui, sur sa page Facebook, qui sur twitter ou encore sous une forme de vidéo-dérision. C’est après coup, qu’ils se sont rendu compte de la gravité de la situation. La conséquence directe de cette non-homologation est implacable : jusqu’à la mise en conformité de ses installations sportives, la Côte d’Ivoire devra délocaliser ses matchs dans un pays de son choix dont le stade obéit aux standards internationaux. Pour le match contre le Malawi, c’est le stade Général Mathieu Kérékou de Cotonou au Benin qui va abriter cette rencontre. Par voie de conséquence, les Ivoiriens qui sont si friands de sport et surtout passionnés de football, ne pourront pas assister à un match de leur équipe nationale qui se déroule pourtant chez eux. Le football, on le sait, c’est 11 acteurs qui sont sur le terrain. Mais, il y a aussi et surtout un douzième homme : les supporters qui, dans certains cas de figure, contribuent à la victoire de leur équipe. Mais pour ce match-là, cet indispensable 12ème homme ne sera pas sur le terrain. Sans chercher à imputer la responsabilité à X ou Y, il est cependant opportun de tirer les leçons de cette situation qui n’honore pas du tout le pays de Félix Houphouët-Boigny. Dieu seul sait quel type de lobbying a été fait par les plus hautes autorités du pays afin d’obtenir l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2023, qui intervient après l’édition de 1984, soit 39 années après. C’est l’organisation de cette CAN, initialement prévue pour se dérouler en 2021 qui a été à la base de la construction de nombreux stades à travers le pays. Cependant, après le retrait de l’organisation de la compétition au Cameroun en 2019, la CAF a décalé les dates. C’est ainsi qu’au lieu de 2021, c’est finalement en 2023 que la Côte d’Ivoire doit accueillir la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des nations. Et là encore, l’on peine à achever les travaux. Cela voudrait dire que s’il n’y avait pas eu de décalage pour Cameroun 2019, l’organisation de la compétition en 2021 aurait pu peut-être échapper à la Côte d’Ivoire.
Dans cette affaire, le ministère des Sports et l’Office national du sport se sont expliqués. Les Ivoiriens ont compris malgré eux. Mais, comme l’a souligné un internaute dans une publication sur Facebook, « si tu n'as pas fini de poser les fauteuils dans ta nouvelle maison, il ne faut pas inviter de visiteurs à venir faire la fête ».
Il est vrai que la pandémie de la COVID 2019 est passée par là, mais le temps n’attend pas. Le monde a d’ailleurs commencé à vivre avec le virus avec un protocole sanitaire approprié. Pour un match qui se déroule en Côte d’Ivoire, aucun stade ne remplit les normes internationales et l’on est obligé d’aller à l’extérieur pour discuter cette rencontre. D’aucuns diraient que c’est une honte pour le pays de Félix Houphouët-Boigny. Dans cette affaire, le ministère des Sports et l’Office national du sport se sont expliqués. Les Ivoiriens ont compris malgré eux. Mais, comme l’a souligné un internaute dans une publication sur Facebook, « si tu n'as pas fini de poser les fauteuils dans ta nouvelle maison, il ne faut pas inviter de visiteurs à venir faire la fête ». Dans tous les cas de figure, l’on savait que le nouveau stade de Yamoussoukro n’était pas prêt à 100%. La pelouse du stade olympique d’Ebimpé qui porte l’illustre nom du président Alassane Ouattara, ressemblait à un champ de patate lors de la dernière rencontre avec le Cameroun, ne pouvait pas non plus accueillir le match contre le Malawi. Le stade Félix Houphouët-Boigny et celui de la paix de Bouaké qui remplissent les conditions pour accueillir des matchs internationaux, sont en travaux. Pas question d’évoquer les cas de San Pedro et Korhogo pour lesquels beaucoup reste à faire. Conclusion : La grande Côte d’Ivoire, le pays de Didier Drogba, Yaya Touré et Pokou Laurent ne dispose pas de stade pour abriter un match international. Pour cette grande nation de football et pour cette fâcheuse (honteuse) situation, l’on pourrait, pour la circonstance, évoquer le titre de cette œuvre du romancier sud-africain Alan Paton : « Oh pleure, pays bien aimé ! »
Kra Bernard