Ceux qui ont agité le chiffon rouge de la fraude espérant, dans un baroud d’honneur, que le Conseil d’État les remettrait dans le jeu, sont en train de se raviser avec les premiers verdicts de cette institution, tombés en fin de semaine dernière. Sur la question, il faut que les désormais anciens candidats ou candidats perdants aux différentes élections reviennent à la réalité, parce que, dans l’absolu, ces élections ne seront pas reprises. La qualité du travail abattu par la Commission électorale indépendante (CEI) fait que le Conseil d’État n’aura pas de difficultés à décider, parce que dans la plupart des cas, ceux qui ont introduit des recours pour annulation des élections ou contestation des victoires de leurs adversaires, sont des mauvais perdants qui éprouvent du mal à digérer leur défaite. Or, une élection est un jeu.
On peut gagner comme on peut perdre.
Dans le cas des récentes élections municipales et régionales, il faut que les perdants admettent leur défaite et se préparent pour les prochaines échéances. Les vainqueurs aussi doivent cesser de festoyer et mettre, dès maintenant, le pied à l’étrier. On ne le dira pas assez, les élections locales ne sont pas des élections politiques. Ce sont des élections de développement. Après la formation des différents conseils municipaux et régionaux, dont les nouveaux maires et présidents de conseils sont attendus au pied du mur. Après toutes les promesses qui ont été faites pendant la campagne et dans l’attente de la mise à disposition des différents budgets, ces nouveaux élus locaux doivent se mettre à l’idée que le temps ne les attendra pas. C’est une tradition pour certains acteurs politiques en Côte d’Ivoire. Après une victoire à une élection municipale ou régionale, ils mettent beaucoup de temps avant de dérouler ce pourquoi ils ont été élus. Tandis que certains prennent du temps de repos, très souvent hors du pays, d’autres organisent des fêtes de la victoire ou des tournées de remerciements.
Et pourtant, chaque jour qui passe, est précieux pour le bien-être des populations.
Il est vrai que le Gouvernement a déjà fait beaucoup dans les différentes communes et régions, mais les défis sont énormes. Et comme l’administration est une continuité, les nouveaux conseils peuvent déjà commencer à travailler sur la base des programmes triennaux déjà établis par leurs prédécesseurs. C’est donc le lieu d’interpeller nos élus sur les responsabilités qui les attendent. Ceux qui ont été réélus n’éprouvent généralement pas de grandes difficultés pour se mettre au travail, parce que la machine est déjà en place.
C’est surtout aux élus qui sont à leur première expérience que le problème se pose.
Dans un cas comme dans l’autre, il ne devrait pas avoir de difficultés dans le démarrage, parce que le travail se fait en équipe. Dans un conseil municipal ou régional, l’on trouve tous les profils et toutes les compétences. Au niveau administratif aussi, plusieurs fonctionnaires ou agents de l’administration centrale sont en poste dans les mairies et les conseils régionaux. Ils maîtrisent les rouages du fonctionnement. Elus locaux, vous avez bataillé, vous avez gagné, les populations vous attendent sur le terrain du développement. Après la fête, place donc au travail.
Kra Bernard