Depuis le 7 juin 2022, la Chambre basse du Parlement ivoirien est dirigée par Adama Bictogo, ancien ministre de l’Intégration africaine et ancien métronome du parti présidentiel. Depuis son installation au perchoir, un vent nouveau souffle sur la représentation nationale. De fait, depuis cette date, les Ivoiriens ont été agréablement surpris de constater que, pour une fois, toutes les chapelles politiques ont mis en berne, leurs considérations partisanes pour faire chorus derrière un idéal. Cela a été constaté le jour même du vote où, par une déclaration commune, toutes les formations de l’opposition ont décidé de s’aligner derrière le candidat proposé par le parti au pouvoir. Cette unité d’actions s’est matérialisée par un score sans appel de 237 voix pour le successeur d’Amadou Soumahoro, contre seulement 6 pour son adversaire, Jean-Michel Amankou. Ce vote inédit qui a été salué par tous, est la preuve que devant certaines réalités, les hommes politiques ivoiriens sont capables de se surpasser et de faire fi de la politique politicienne pour ne viser que les intérêts supérieurs de la Nation. Dans un contexte sous-régional dominé par le péril terroriste, sans oublier la situation mondiale marquée par la guerre en Ukraine, avec ses effets pervers sur les économies nationales, les députés ivoiriens ont su s’approprier le dernier vers de l’hymne national : « La patrie de la vraie fraternité ». Il est vrai que cet environnement de paix est l’œuvre du président de la République qui a su créer un climat politique rassurant aujourd’hui, toutes les parties prenantes à la politique ivoirienne, mais il est aussi bon de saluer le management du nouveau président de l’Assemblée nationale. Depuis la gestion de l’intérim jusqu’à son élection le 7 juin dernier, Adama Bictogo est parvenu à fédérer certaines énergies pour avoir un minimum de consensus sur les questions qui engagent le nom du pays et peuvent impacter son image à l’extérieur. Ainsi, aujourd’hui, on peut le dire sans faux-fuyant. Depuis son installation au perchoir, Adama Bictogo a su traduire dans les faits, l’axe fondamental de la gouvernance du Président Alassane Ouattara : promouvoir le vivre-ensemble dans une Côte d’Ivoire rassemblée avec ses différences. Avant son élection, on a vu le candidat Adama Bictogo prendre son bâton de pèlerin pour aller à la rencontre des présidents des groupes parlementaires en vue de solliciter leurs suffrages en toute fraternité.
Depuis son installation au perchoir, Adama Bictogo a su traduire dans les faits, l’axe fondamental de la gouvernance du Président Alassane Ouattara : promouvoir le vivre-ensemble dans une Côte d’Ivoire rassemblée avec ses différences.
Le jour de son élection, les députés ont su traduire dans les faits, l’axiome de la Côte d’Ivoire rassemblée. Dans les jours qui ont suivi son installation au perchoir, on a vu encore le nouveau président de l’Assemblée nationale, entouré de tous les présidents des groupes parlementaires issus de l’opposition, faire le tour des autres présidents d’institutions pour leur présenter leurs civilités. Le point d’orgue de la matérialisation de la Côte d’Ivoire rassemblée à l’Assemblée nationale, c’est la présence de tous les présidents des groupes parlementaires de l’opposition aux côtés du président de l’Assemblée nationale à Rabat au Maroc, dans le cadre de la 28e Assemblée régionale Afrique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie. Ce geste vaut tout son pesant d’or, dans la mesure où Adama Bictogo, aussitôt après son élection, venait d’être porté également à la tête de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie. La présence des ténors de l’opposition ivoirienne aux côtés du président de l’Assemblée nationale au Maroc, traduit éloquemment le dynamisme de la démocratie ivoirienne et aussi, la capacité des fils et filles de ce pays à mettre les intérêts supérieurs de la Nation avant leurs considérations partisanes. Il est vrai que l’Assemblée nationale ne doit pas être une chambre d’enregistrements, mais elle ne doit pas non plus être le temple de la politique politicienne où perfidie, double-jeu et clientélisme sont très souvent, les choses les mieux partagées au détriment des vraies préoccupations des populations. Au total, il importe de saluer ce management parlementaire du président Adama Bictogo qui est en train d’implémenter sa vision qui est celle de démontrer qu’on peut être des adversaires politiques, mais pour les questions qui engagent l’intérêt supérieur de la Nation, il n’y a aucune place aux concessions : la Côte d’Ivoire d’abord ! Chapeau bas et bon vent Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale !
Kra Bernard