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L'EDITO DE KRA BERNARD/LAURENT GBAGBO : L’INCONSÉQUENCE JUSQU’AU BOUT…

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Depuis un an qu’il a marqué son retour en terre ivoirienne, après avoir passé dix ans derrière les barreaux à La Haye, Laurent Gbagbo ne cesse d’aligner et d’accumuler les bourdes. Les nombreux analystes qui ont cru que la décennie de la prison de Scheveningen et l’évolution du contexte sociopolitique allaient assagir l’ancien chef d’État, devront donc déchanter. Après le mélodrame conjugal où il a étalé ses dissensions avec son épouse à la face du monde, son revirement spirituel à 360° et son infanticide politique, l’ancien opposant historique tente maladroitement de reconquérir le cœur de ses militants qui, manifestement, ont décidé de passer à autre chose. De ce fait, à chacune de ses sorties, il essaie de verser dans une sorte de populisme qui, malheureusement, ne lui rend pas service. Dans chacun de ses propos, l’incohérence le dispute à l’inconséquence. Tout a commencé le 28 août 2021 où, voulant reconquérir le cœur des populations Wê venues le saluer, le président du PPA-CI a tenu des propos qui contrarient fortement avec son statut d’ancien président de la République et l’idéal panafricain qu’il prétend poursuivre. « Moi, un moment, je me suis dit, les Wê ont beaucoup de forêts, donc les gens vont les attaquer pour prendre leurs forêts. Pour prendre les caféiers, les cacaoyers, donc les gens les attaquent. Peut-être que c’est ce qui explique ça. Mais, si c’est ça, c’est grave ! », a lâché l’ancien chef de l’État qui prétend lutter pour la cohésion, le rassemblement et la cohabitation pacifique. Le 13 février 2022, il a remis le couvert, cette fois-ci, dans une église où il a tenu des propos hautement toxiques à la paix sociale et qui poussent à la haine religieuse. « Cher frère, ma première parole est de dire yako à l’église évangélique. Yako, yako, parce que quand j’ai été arrêté en avril 2011, certaines personnes pas trop cultivées, ont estimé qu’il fallait attaquer et décimer les évangéliques, car pour eux (sic), j’étais leur fruit et ils étaient ma base, donc il fallait les attaquer. Il y a des pasteurs qui ont été tués, des églises vandalisées, même celle-ci. Il y a des églises sur lesquelles on a tiré des balles réelles », at-il déclaré. Quelques jours plus tard, ses communicants se sont vus obligé de réagir dans la presse et sur les réseaux sociaux pour essayer de rattraper cette bourde de leur mentor. La dernière scène et non moins insolite, remonte au 19 mars 2022 où au motif d’aller saluer les populations Atchan, le président du PPA-CI a tenu des propos qu’on peut qualifier d’irresponsables pour les hautes fonctions qu’il a occupées dans ce pays. Comme il l’a fait devant les Wê, et toujours dans l’optique de vouloir regagner le cœur des populations du district d’Abidjan, Laurent Gbagbo a cette fois-ci, franchi le rubicond du tolérable, en agitant le chiffon rouge de l’expropriation des populations autochtones Atchan, sous le regard passif du gouvernement. Après coup, l’homme se rend compte qu’il file du très mauvais coton. Face à la colère qui montait dans l’opinion et à l’indignation rapportée dans la presse, le porte-parole de l’ancien président s’est vu obligé de monter au créneau pour tenter de préciser la pensée du président du PPA-CI. Ainsi donc, à défaut de pouvoir convaincre tout esprit averti de la toxicité des propos de Laurent Gbagbo devant les Atchan, ses services ont tenté désespérément, d’emmener le débat sur la problématique des changements climatiques et des questions environnementales. Mal, c’est un argument qui ne pouvait pas prospérer. Le mal était déjà fait. Tous, y compris ses propres partisans, découvrent maintenant l’incohérence et l’inconséquence politiques de Laurent Gbagbo.

 kra Bernard 

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