Dans un communiqué publié mercredi, le Gouvernement indien a levé la mesure pour 07 pays africains et d’Asie portant sur un volume de 1,34 million de tonnes de riz à distribuer entre le Népal, un pays situé entre l'Inde et le Tibet, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la République de Guinée, la Malaisie, les Philippines et les Seychelles.
De la répartition des 474 000 tonnes attribuées aux 03 États africains, la Côte d’Ivoire devrait bénéficier de 142 000 tonnes.
En juillet 2023, l’Inde qui est le premier exportateur de riz avec 40% du marché mondial, a interdit l’exportation du riz blanc non basmati vers plusieurs pays, parmi lesquels la Côte d’Ivoire. La décision a été préjudiciable aux consommateurs ivoiriens dont le riz est l’un des aliments les plus prisés, avec une consommation annuelle estimée à environ 1,9 million de tonnes, contre une production locale qui ne couvre que 40% des besoins du pays. Le déficit rend le pays dépendant à 60% des importations de riz blanchi.
Dans l’immédiat, la levée de l’interdiction du riz devrait avoir une incidence sur l’offre du marché. Une augmentation de cette offre entraînera une diminution des prix du kilogramme de cet aliment de grande consommation.
En retour, le Gouvernement, dans le but de contenir le choc, a décidé, le lundi 18 septembre, la suspension à titre conservatoire de l’exportation du riz local et du sucre, pour la période allant du 18 septembre au 31 décembre 2023.
Ces deux mesures permettent de lutter contre la cherté de la vie et d’assurer l’approvisionnement régulier du riz sur le marché national. Elles sont intervenues une semaine après la décision des autorités ivoiriennes de plafonner les prix du riz, du sucre et d’autres produits à la consommation, en raison d’une flambée des prix.
Assurer la dépendance face aux importations
Le Gouvernement s’est engagé à résoudre la question du riz à travers un important programme de développement de la riziculture, avec l’ambition de parvenir à l’autosuffisance en riz en 2025. Ce programme vise à augmenter la production locale pour réduire la dépendance du pays aux importations de riz.
Aux premières de la situation, le Gouvernement, par la voix du ministre du Commerce, de l’industrie et de la promotion des PME, Souleymane Diarrassouba, lors d’une réunion avec le secteur privé, s’est montré intransigeant sur la question. Il fait savoir qu’« il n'y a pas de pénurie de riz en Côte d'Ivoire », avant d’appeler les consommateurs à la sérénité.
Le Gouvernement envisage d’augmenter sa production de riz blanchi de 27 %, portant ainsi les stocks à 1,4 million de tonnes en 2023, par rapport à la production locale de riz en Côte d’Ivoire, estimée à environ 1,1 million de tonnes par an.
Venance Kokora
