Économie

Tribune de l’Entrepreunariat: Jeune Ivoirien, il fait du charbon avec des déchets agricoles et du cuir

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Jacques Olivier N’Guessan Koffi qui vient de poser les pas dans ceux des géants grâce à ses découvertes, en compagnie de Mamadou Touré, ministre de la Jeunesse. (Photo : DR)
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Révélé aux Ivoiriens par la qualité de son combat, Jacques Olivier N’Guessan Koffi a glané de nombreux prix seulement à 26 ans. Entrepreneur né, il a mis sur pied, une entreprise de fabrique de charbon à partir des déchets agricoles.

Jacques Olivier N’Guessan Koffi n’avait cure de ce qui l’attendait lorsqu’après le Baccalauréat (BAC), il prend sur lui, l’ultime décision de mettre fin à ses études en Science de Gestion des Entreprises entamées dans une université privée d'Abidjan. Il décide avec une pile d’idées de créer l’entreprise « The Yaletite Entreprise Group of Côte d’Ivoire » (TYEGRO-CI) avec la prétention de fabriquer du charbon à partir des déchets agricoles (peau de manioc, de banane, feuilles et tiges de maïs…).

Nous sommes en 2014 quand il lance TYEGROCI, une start-up qui évolue dans l'agriculture et la transformation des déchets agricoles. TYEGROCI est spécialisée dans la transformation de cacao en chocolat, de l'ananas en cuir, des déchets agricoles en charbon. À l’aide de quelques collaborateurs, le produit fini, sorti des résidus agricoles baptisé « le Yal-char », est proposé aux ménages qui finissent par ne plus s’en passer. Débordant d’énergie du haut de ses 26 ans, Jacques Olivier N’Guessan Koffi qui est originaire de la région de Bocanda, au Centre-Est de la Côte d’Ivoire, a mis les bouchées doubles, à ces moments précis de la fleur de l’âge, pour offrir son savoir-faire.

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Né en 1997, ce fils de paysans, est lui-même passionné d’agriculture. Il connaît la valeur de la terre et combien l’équilibre de la nature est précieux. Avec la création de « Le Yal-char », le jeune entrepreneur a fait une découverte qui vient révolutionner le secteur agricole. Le charbon n’émet plus de fumée, produit moins de gaz à effet de serre et est plus résistant à la combustion que le charbon de bois.

À la suite de plusieurs essais soldés par des échecs, Jacques Olivier N’Guessan Koffi n’abandonne pas, jusqu’à ce qu’il arrive à obtenir la bonne formule qui va lui permettre de transformer les déchets en charbon de qualité sans qu’ils ne deviennent des cendres.

En 2020, le chiffre d'affaires de l'entreprise était estimé à 131 millions de francs, contre 13 millions en 2017.

Du charbon vert pour que la forêt ne broie plus du noir

La tribune du « Citoyen à l’honneur » du gouvernement qui l’a propulsé au-devant de la scène dans sa dernière édition, présente un homme qui affiche une allure de sérénité comme celle des personnes convaincues de la justesse du chemin et de la nécessité de chaque pas posé.

Sûr que le temps qui passe donnera raison à sa vision, il a bâti son business sur l’économie circulaire. L'économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable, en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets.

Il s'agit de passer d'une société du tout jetable à un modèle économique circulaire.

Du cuir… et des prix glanés

L’entrepreneur Jacques Olivier N’Guessan Koffi fabrique du cuir à partir des matières végétales, précisément, à partir des feuilles d’ananas, une innovation majeure.

Le cuir à base de fibres végétales existe depuis belle lurette. Mais, il est le premier à en produire sur le continent africain. Les fibres sont extraites des feuilles d’ananas et utilisées pour former un tissu robuste, aux allures de cuir animal. Il faut 16 ananas pour obtenir 1 mètre de tissu.

Les fibres obtenues à partir des feuilles d'ananas, permettent de fabriquer du tissu, des mèches pour des perruques ou lampes, mais aussi un cuir très résistant et écologique pour fabriquer des chaussures, des sièges de véhicules et des sacs. Ce cuir qui est très résistant, permet de fabriquer des chaussures, des sièges de véhicules, des sacs…Des solutions concrètes qui hissent l’entreprise TYEGRO-CI à l’avant-garde du combat pour l’environnement.

En 2022, il gagne le concours jeune MANSA de Côte d’Ivoire et remporte une enveloppe de 100 millions de FCFA. À 26 ans, Jacques Olivier N’Guessan Koffi n’est pas à son premier sacre. Il est habitué du podium des mérites. En effet, les distinctions fleurissent son parcours dont le prix du meilleur jeune agricole de Côte d’Ivoire, le prix du meilleur entrepreneur de l’année 2016, le prix du meilleur entrepreneur masculin de la 3e édition des Awards. Il a remporté le prix du meilleur jeune entrepreneur agricole africain, financé par la Fondation Louis Dreyfus, le troisième prix du meilleur jeune entrepreneur africain, financé par la Fondation Mastercard et The Anzisha Prize et African Leadership Academy (ALA). TYEGRO-CI est en plein essor avec de belles perspectives. Une entreprise qui emploie plus de 41 personnes. À la manœuvre, Jacques olivier est heureux de contribuer à la sauvegarde de l’environnement par des actions concrètes.

Venance Kokora

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