Économie

Nouveaux tarifs Mobile money : une illégitimité des agents

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L’entrée en vigueur de nouveaux frais mobile money vient durcir la cherté de la vie en Côte d’Ivoire (Photo B.B)
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Le Syndicat national des propriétaires de points de vente mobile money de Côte d’Ivoire (Synam-CI) a reconduit sa grève depuis le vendredi 12 et ce jusqu’au lundi 15 août 2022.

Selon le communiqué à partir duquel le mot d’ordre a été donné, l’arrêt de travail durant les 3 premiers jours n’a permis à aucune prise en compte de leurs revendications tant au niveau de l’Etat que chez les opérateurs mobiles. Les syndiqués ont donc décidé d’instaurer des frais de prestations dits de services de proximités selon le montant des transactions effectuées par leurs clients. Joint par téléphone ce vendredi 12 août, Ayemou Elvis, Secrétaire général du Synam-CI a indiqué que 

« c’est de pouvoir mettre la pression sur les opérateurs afin de pouvoir aller à la table de négociation avec eux ».

 Les propriétaires de points Mobile money se plaignent depuis des mois quant aux commissions qu’ils perçoivent par transaction. Ils jugent de ce fait des parts de bénéfices insignifiantes. « Actuellement au niveau d’Orange et Wave, il n’y a plus de commission versée sur la transaction. C’est plutôt un cumul par palier.

A Wave, si tu dois avoir 250F CFA de bénéfice, tu dois faire des transactions jusqu’à hauteur de 100. 000 FCFA. Si vous voulez avoir une commission supérieure, vous devez faire des transactions jusqu’au palier supérieure. De 10.000F CFA jusqu’à 99.999F CFA, nous avons 250 F CFA de commission. Une fois qu’on atteint, 100.000 F CFA,  le palier monte à 550 F CFA. De 100.000F CFA à 174.999 F CFA, nous avons 550 FCFA.  De 175.000 FCFA  à  200. 000F CFA, c’est 800 F CFA de commission. C’est pareil avec le réseau Orange. Sauf que ce sont Moov et MTN qui arrivent à améliorer leurs transactions. Alors que les 2 opérateurs phares dans notre secteur sont Orange et Wave », a-t-il mentionné. Elvis Ayemou a  renseigné plus loin, qu’avec l’opérateur mobile Orange Côte d’Ivoire, les membres de son syndicat n’ont pas de contrat direct mais plutôt avec les franchises. De ce fait, ces nouveaux frais sont insensés et illégitimes, dans la mesure où on ne peut réclamer à une personne fut elle morale des exigences avec qui on n’a pas de liens directs.

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Le premier responsable du Synam-CI a reconnu tout de même, que c’est « toute une procédure de pouvoir mettre en vigueur ces frais de proximité ». « Avec l’opérateur Orange Côte d’Ivoire, nous qui sommes les derniers maillons dans la chaîne de distribution, nous n’avons pas de contrat direct avec eux. C’est avec les franchisés, c’est-à-dire les 1ers maillons dans la chaîne, c’est avec eux que nous les propriétaires de vente de niveau 2 avons  des contrats directs. Quand Orange se met à diminuer nos commissions, c’est comme s’il y avait un abus, une modification des invariants que nous avons avec nos partenaires. Avec le réseau Wave, c’est vrai que nous avons un contrat direct. Mais lorsqu’ils ont décidé de baisser les commissions, ils ne sont pas venir nous voir pour qu’ensemble nous puissions renégocier les termes du contrat. Cela s’est fait aussi de façon unilatérale. Puisque les commissions avaient baissée et que les prestataires ne pouvaient pas faire face à cette baisse, nous avons décidé d’instaurer ces frais de services simplement pour les emmener à la discussion », a-t-il révélé. Cette application de nouveaux montants vient davantage durcir la cherté de la vie en Côte d’Ivoire qui s’est accentuée surtout avec la crise russo-ukrainienne qui secoue le monde entier actuellement. Le Synam-CI a fustigé cependant les conditions exigées par l’opérateur français en vu de l’obtention de l’agrément pour  l’activité mobile money. Ce qui leur rend d’ailleurs la tâche difficile, en dépit de leurs charges fixes qui sont en moyenne de 150.000F CFA. « Pour que nous puissions démarrer cette activité de Mobile money, Orange nous demande d’avoir une Déclaration d’existence fiscale. Pour ce fait nous devons avoir un chiffre d’affaires de 5 millions l’an. Quand on divise sur les 12 mois de l’année, c’est 450.000 FCFA de bénéfice par mois que nous devrons faire sur le réseau Orange. Avec les commissions que nous percevons d’eux, il n’est même pas possible d’avoir ce bénéfice. Même sur les 4 réseaux, il est difficile pour un prestataire de pouvoir réaliser ce chiffes d’affaires en fin de mois », a-t-il martelé.  

Ces 4 jours de grève constituent déjà un calvaire pour les usagers, dans la mesure où ils seront obligés de se rendre dans les agences des opérateurs mobiles qui parfois se trouvent à une distance lointaine de leurs domiciles ou de leurs lieux de travail.

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