Des experts du Fonds monétaire international (FMI) sont depuis plus de deux semaines, en Côte d’Ivoire dans le cadre de la Lutte contre le blanchiment de capitaux/ Financement du terrorisme (LBC/FT).
Une croisade en cours en Côte d’Ivoire contre le blanchiment d’argent. Selon le site InfoPus, des experts du Fonds monétaire international (FMI) sont à Abidjan pour des audits. Après avoir évalué, à distance, le Groupe d’action financière (GAFI) par un questionnaire, ces experts auditionnent toutes les structures membres du Groupe d’action financière (GAFI). Il est composé de 9 équipes dont la mission est d’évaluer les risques au sein des corporations susceptibles d’être des canaux pour blanchir des capitaux.
Il s’agit des équipes chargées de l’évaluation de la menace au plan national ; des équipes chargées respectivement de l’analyse de la vulnérabilité au plan national ; du secteur bancaire ; du secteur des titres et valeurs immobilières ; du secteur des assurances ; du secteur des autres institutions financières ; des entreprises et professions non financières ; du financement du terrorisme ; de l’inclusion financières.
Plusieurs hauts responsables de structures gouvernementales et non gouvernementales sont passés devant eux, selon nos informations. Il s’agit notamment des patrons du Trésor, des banques, des ONG, de la Chambre des Notaires, des patrons de la Police, de la Direction de l’Information et des traces technologiques (DITT).
Les réserves des avocats
Les auditions prennent fin, jeudi 23 juin prochain et un rapport d’évaluation sera remis au ministre de l’Economie et des Finances, qui a signé l’arrêté portant nomination des membres du GAFI. Le couac vient des avocats de Côte d’Ivoire. Selon une source au sein de la délégation des experts du FMI, les avocats sont pour le moment, absents des auditions. Le 03 mai 2022, le bâtonnier de l’Ordre des avocats aurait même adressé un courrier à la Cellule nationale de traitement des informations financières de Côte d’Ivoire (CENTIF-CI) pour s’interroger sur la consistance de l’évaluation et les raisons de la tenue des auditions dans l’hôtel où se tiennent les travaux des experts du FMI. « Pour lutter efficacement contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, le GAFI a édicté 40 recommandations représentant les standards que les tous les États sont tenus de mettre en œuvre. Afin de s’assurer de la mise en œuvre effective et efficace desdites recommandations, le GAFI a institué un système universel d’évaluation des dispositifs des États », a répondu à l’Ordre des avocats, l’administrateur général des services financiers du CENTIF-CI dont infoplus.ci a pu se procurer copie du courrier en date du 9 juin 2022. « Après s’être soumis au premier cycle de l’évaluation mutuelle de son dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux/financement du terrorisme, la Côte d’Ivoire est à son second cycle. L’évaluation mutuelle se déroule en plusieurs étapes dont les travaux préparatoires, le renseignement des questionnaires, la visite sur place des experts évaluateurs et la présentation du Rapport d’évaluation mutuelle (REM) devant la commission technique du GIABA », note le courrier, qui précise que « pour cette visite, conduite par le FMI, il a été convenu de commun accord entre la partie étatique et l’équipe d’évaluation, de procéder aux interviews dans un format permettant aux évaluateurs de recevoir les parties prenantes en un seul lieu ». Le bâtonnier de l’Ordre des avocats n’est pas venu pour l’audition. Selon des avocats, il menace de traduire en Conseil de discipline, l’avocat qui représentait la corporation au sein du GAFI si d’aventure, celui-ci se rendait aux auditions.
Cette posture de Me Mentenon, si elle est avérée, met gravement en danger, les avocats ivoiriens. Ces derniers courent, en effet, le risque de se voir étiquetés comme des complices des réseaux de blanchiment d’argent…
Ténin Bè Ousmane