En axant leurs interventions en faveur du développement des chaînes de valeurs nationales" . Ci-après l'intégralité de son discours
ALLOCUTION INTRODUCTIVE DE MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT
ABIDJAN, LE 15 JUIN 2022
- Madame et Messieurs les Ministres d’Etat ;
- Mesdames et Messieurs les Ministres ;
- Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
- Monsieur le Vice-Président de la Banque Mondiale ;
- Monsieur le Vice-Président de la Banque Africaine de Développement ;
- Monsieur le Vice-Président de la Banque Islamique de Développement ;
- Monsieur le Gouverneur de la BCEAO ;
- Monsieur le Président de la Commission de l’UEMOA ;
- Monsieur le représentant du Fonds Monétaire
International ;
- Monsieur le représentant du système des Nations-Unies en Côte d’Ivoire ;
- Monsieur le représentant de la Commission Européenne ;
- Mesdames et Messieurs les représentants des institutions multilatérales, régionales et bilatérales de financement du développement ;
- Mesdames et Messieurs les représentants du secteur privé ;
- Mesdames et Messieurs les représentants de la Chambre de
Commerce américaine ;
- Mesdames et messieurs ;
Après la cérémonie officielle d’ouverture de la réunion du Groupe Consultatif, j’ai l’honneur et la responsabilité, au nom du Président de la République, S.E.M Alassane OUATTARA, de présider la suite de nos travaux, et particulièrement d’introduire la session consacrée à la présentation du Plan National de Développement 2021-2025.
Je voudrais renouveler notre profonde gratitude à tous nos partenaires techniques et financiers dont l’engagement en faveur du développement du pays et de l’amélioration du bien-être des populations ivoiriennes est toujours exemplaire depuis de longues années. Il fut, est et sera cet allié précieux de la renaissance d’une nation, d’un peuple et d’un destin collectif !
J’associe à ces remerciements les représentants des pays amis de la Côte d’Ivoire, qui se tiennent à nos côtés pour soutenir nos efforts de progrès économique et social, ainsi que les investisseurs privés, nationaux et internationaux, qui constituent le moteur du développement de la Côte d’Ivoire, et présents à ce groupe consultatif.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Avec la victoire de la paix et de la stabilité depuis 2011, la Côte d’Ivoire a renoué sous le leadership du Président de la République et grâce à l’engagement de tous les Ivoiriens, avec la croissance et le développement, initiant une nouvelle période de gain de prospérité et de progrès, matérialisée par une croissance de 8%/an entre 2012 et 2019, une résilience remarquable et remarquée de 2% en 2020 au plus fort de la pandémie, et une formidable reprise de 7,4% en 2021.
Enfin en termes de rayonnement mondial, notre pays a atteint des sommets qu’on ne lui avait plus connu depuis plus de trois décennies. J’en veux pour preuve, les derniers évènements majeurs qui ont attiré en Côte d’Ivoire les milliers d’experts, de délégués et de hautes personnalités venus du monde entier. Je veux parler du congrès de l’Union Postale Universelle, de la COP15 sur la lutte contre la déforestation et la restauration des terres et le CEO forum qui s’est achevé hier
Ces performances sont plus que satisfaisantes. Et il y a 10 ans seulement, elles étaient, pour beaucoup de l’ordre de l’impossible. Mais elles restent encore sujettes aux chocs externes, régionaux ou mondiaux. Et plus encore, il nous faut tenir cette dynamique de croissance élevée tout au long de la décennie, pour être à la hauteur des ambitions du pays, exposées par le Chef de l’État dans la Vision 2030 d’une « Côte d’Ivoire Solidaire », dont l’objectif est de faire de notre nation un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure.
Cette formulation macroéconomique peut-être un peu austère, renvoie pourtant à des objectifs inouïs en termes de progrès économiques, sociaux et humains :
- Doubler à nouveau le revenu par habitant en 10 ans et propulser la majorité des Ivoiriens dans la classe moyenne ;
- Créer 8 millions d'emplois supplémentaires d'ici 2030, afin d'intégrer notre jeunesse toujours plus nombreuse ;
- Réduire de moitié le taux de pauvreté pour le ramener à moins de 20 % et intégrer des millions d’Ivoiriens à la dynamique de progrès ;
- Enfin, augmenter l'espérance de vie de 10 ans, de 57 à 67 ans, pour faire de la Côte d’Ivoire, un pays où l’on vit bien et où l’on vieillit bien.
Pour atteindre cet horizon de prospérité et de solidarité collectives, notre feuille de route est claire.
Nous devrons poursuivre les efforts menés depuis une décennie sur nos infrastructures de base - santé, routes, électricité, eau, télécommunications… - et garantir un accès universel à leurs bienfaits. Nous devrons poursuivre les efforts menés depuis une décennie pour former notre jeunesse, améliorer notre capital humain, pour accroitre la productivité de notre force de travail, grâce à un système éducatif et universitaire plus performant, un enseignement technique et professionnel bien plus massif et adapté aux besoins réels des entreprises et du développement de notre industrie.
Mais nous devrons aussi faire davantage.
Il nous faudra d’une part renforcer le rôle moteur du secteur privé, qui devra représenter par ses investissements 30% du PIB d’ici 2030.
Il nous faudra d’autre part changer notre gouvernance, transformer notre administration, son efficacité et sa culture, pour en faire l’allié permanent du secteur privé, et in fine repenser le rôle de l’État qui, outre ses missions fondatrices et régaliennes, devra demain être plus proactif et investi, prenant des initiatives pour booster le secteur privé dans les champs où le pays possède des avantages comparatifs, là des filières de compétitivité existent.
La Côte d’Ivoire, celle du Président de la République, S.E.M Alassane OUATTARA, en a la volonté ferme et les capacités de réalisation. Et notre Plan National de Développement 2021-2025 est le premier étage concret, structuré et planifié de cette ambition.
Mesdames et Messieurs,
Sur un investissement global du PND 2021-2025 de 59 000 milliards de FCFA, soit plus de 98 milliards de dollars, le besoin de financement public est estimé à 21 100 milliards de FCFA, soit environ 35 milliards de dollars.
Il se décompose de la façon suivante : 55% à mobiliser sur le marché financier et 45%, soit près de 15,6 milliards de dollars, à rechercher dans le cadre de ce groupe consultatif.
Ces investissements aussi bien publics que privés, nécessiteront un changement de paradigme, notamment de gestion et de gouvernance des projets d’investissements. Cela implique, au niveau de l’administration publique, l’amélioration de l’efficacité de la dépense, des gains d’efficience grâce à la digitalisation, le renforcement de la transparence et de la redevabilité, une lutte ferme et absolue contre toute forme de corruption, et enfin, une évolution qualitative des ressources humaines afin d’épouser
« l’approche-résultat » dans la conduite des projets et programmes.
A cet effet, le Gouvernement a décidé de faire de l’amélioration de la capacité d’absorption des financements un enjeu stratégique de son action. C’est ainsi qu’a été mise en place la Plateforme numérique de Suivi des Investissements Publics, destinée à apporter une réponse aux partenaires de développement, aux administrations publiques et aux populations sur l’état d’exécution en temps réel des projets, pour établir un lien direct entre les rapports financiers et l’évolution physique sur le terrain des projets.
Je voudrais également assurer nos partenaires et les investisseurs privés que l’exécution du PND 2021-2025 sera menée dans le strict respect du principe de viabilité et de soutenabilité de la dette publique.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Pour clore mon propos, je voudrais exhorter l’ensemble de nos Partenaires Techniques et Financiers, et plus largement l’ensemble des amis fidèles de la Côte d’Ivoire, et ils sont nombreux, je le sais, à soutenir la mise en œuvre du PND 2021-2025 et ce, en axant demain sans doute davantage leurs interventions en faveur du développement des chaînes de valeurs nationales.
Vous le savez, là est le cœur de notre sujet, là est le cœur de notre ambition, là est le cœur de notre action. Si nous progressons, par une transformation industrielle locale bien plus forte, dans la maîtrise d’une plus grande part des chaines de valeurs mondiales de nos cultures phares - le cacao, le café, l’hévéa, le coton, le cajou, l’huile de palme … -et bien d’autres, alors nous aurons déjà gagné en grande partie notre pari.
Et ce, sans même aborder les gisements extraordinaires de croissance et d’emplois qui existent dans chacune des 11 autres thématiques sectorielles que nous avons arrêtées pour construire notre avenir : les industries textile, pharmaceutique, du logement et du light manufacturing ; le transport, les mines et l'énergie ; le secteur des infrastructures ; le tourisme, l’économie numérique et, enfin, les industries culturelles et créatives.
Ainsi, par son statut de nouvelle locomotive ouest-africaine et demain continentale, par sa jeunesse si nombreuse, volontaire, créative et connectée, par ses infrastructures routières modernes et en pleine expansion, par son ouverture unique sur l’océan Atlantique, par son rôle de hub énergétique régional, par sa fonction de porte d'entrée naturelle vers 2 marchés prometteurs, celui de 130 millions d’habitants de l’UEMOA et de 400 millions de la CEDEAO, la Côte d’Ivoire est cette terre d’avenir qui veut faire résonner en écho la fraternité et l’hospitalité que célèbre son hymne, la modernité, la prospérité et la solidarité.
Oui, ici s’invente l’Afrique nouvelle.
Venez, venez, bâtir cette Afrique nouvelle avec nous ! C’est sur ces mots d’espérance et de confiance que je déclare ouverte, à la suite de SEM le Vice-Président de la République de Côte d’Ivoire, et au nom de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire, la réunion du Groupe Consultatif pour le financement du Plan National de Développement 2021-2025 de la Côte d’Ivoire.
Vive le Développement et Vive la Côte d’Ivoire !
Je vous remercie.
