Selon l’état actuel des lieux, la forêt ivoirienne est passée de 7,8 millions d'hectares en 1990 à 3,4 millions d'hectares en 2015. La dégradation toucherait massivement le domaine forestier rural, mais également les forêts classées avec un taux annuel de déforestation compris entre 3 et 4%.
De 1960 à 2021, la Côte d'Ivoire a perdu plus de 90% de son couvert forestier, passant de 16 millions d’hectares à 2,97 millions hectares, soit 9,2% de la couverture forestière nationale.
Cette situation préoccupe au plus haut niveau, le Président de la République, Alassane Ouattara qui a instruit le gouvernement à l’effet de relever les défis de la restauration des forets ivoiriennes et de la préservation de la faune.
Recevant, jeudi 6 mai 2022, des collaborateurs dans le cadre de sa tournée de prise de contact, le ministre des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba, les a encouragés à s’inscrire dans la vision du chef de l’État, Alassane OUATTARA qui a opté pour une politique forestière, dont la stratégie de mise en œuvre vise à porter la couverture forestière à, au moins, 20% du territoire national d’ici l’horizon 2030. Soit un accroissement de plus de 3,4 millions d'hectares de forêts qui permettrait de passer de 2,97 millions Hectares en 2020 à 7 millions d'hectares en 2030.
M. Tchagba a appelé à relever le défi de la disponibilité des ressources en eau en quantité et en qualité pour les usages multiples dont l’hydraulique humaine, agricole, pastorale, les barrages hydro-électriques, la pisciculture, la pêche…
Politique forestière du gouvernement
Dans le cadre de sa politique forestière, le gouvernement ivoirien entend mettre en œuvre, des stratégies pour la poursuite de la préservation des ressources forestières, une amélioration de la résilience aux changements climatiques, une meilleure protection de la faune et une gestion plus durable des ressources en eau.
7 millions d’ha de forêt prévus en 2030
Il a adopté une politique de préservation, de réhabilitation et d’extension des forêts (PPREF) pour réduire les effets dévastateurs de la croissance démographique, de l’urbanisation accélérée, de la création de nouvelle zones industrielles et des exploitations agricoles sur les ressources naturelles.
Dans le cadre de la PPREF, la stratégie de la mise en œuvre est alignée sur l’engagement mondial de réduire considérablement, d’ici à 2030, le taux d’émission des gaz à effet de serre résultant de la déforestation estimé actuellement à 12% des émissions mondiales. Elle repose sur 03 axes majeurs, notamment l’amélioration de la gouvernance forestière, le renforcement de la protection, l’extension et de la gestion durable des massifs forestiers résiduels et la reconstitution des zones forestières dégradées, en vue de l’adaptation aux changements climatiques.
Toujours selon la vision du président Ouattara, les ressources forestières, fauniques et en eau, doivent être préservées, réhabilitées et exploitées de manière durable, avec l'implication des communautés et des acteurs socio-économiques.
Cela passe par l’amélioration de la gouvernance des secteurs forêts, faune et ressources en eau, la conservation, l’exploitation et l’aménagement des forêts de manière durable. Il est de même pour la gestion durable et inclusive des ressources fauniques et la gestion intégrée des ressources en eau.
Venance Kokora