La filière palmier à huile a entamé depuis l’année 2020, une dynamique qui, à l’heure actuelle, fait le bonheur des acteurs du secteur. En effet, par l’entremise de la société PALMCI, des actionnaires vont percevoir un dividende record de 21,7 milliards FCFA, une première après la vaste réforme engagée par le gouvernement.
C’est en 2015 que le gouvernement a initié la réforme qui a abouti en 2017 à la mise sur pied du Conseil de régulation, de contrôle et de suivi des activités des filières hévéa et palmier à huile. À court et moyen termes, il avait pour objectif de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des producteurs, par une réforme des mécanismes de prix, l’amélioration de la productivité des plantations villageoises, la mise en place d’un mécanisme de financement des exploitations (développement, renouvellement, accès aux intrants, etc.) ; ainsi que la construction d’un environnement plus favorable à l’optimisation de la chaine logistique et au développement des acteurs par la promotion des modèles d’entretien des routes rurales, en vue de faciliter l’accès au marché, la traçabilité des produits, une meilleure répartition spatiale des unités de transformation.
Enfin, ce conseil permet d’agir en faveur d’une meilleure compétitivité de l’huile de palme et la levée des entraves au commerce, la promotion de l’investissement dans l’industrie et l’accompagnement de la mutation vers de nouveaux produits, des mécanismes de développement durable et la promotion de l’huile de palme.
Restructuration et développement du secteur
À l’issue de plusieurs actions menées, notamment des signatures de convention portant sur la compétitivité de la filière avec le Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD) et un cabinet de la place, ont abouti à un nouveau mécanisme des prix du secteur. Question de redonner du pouvoir d’investissement à tous les acteurs.
À cela, s’ajoutent des mesures prises par le gouvernement en Conseil des ministres du mercredi 17 mars 2021 concernant le plan d’urgence de la relance qui a permis dans un premier temps, de faire face à la baisse continue des cours du palmier à huile.
Il avait instruit le ministre chargé de l’Agriculture et du Développement d’alors, Mamadou Sangafowa Coulibaly, à prendre les mesures diligentes pour dégager les ressources nécessaires à l’opérationnalisation du Conseil hévéa-palmier à huile pour assurer le contrôle et le suivi des activités de la filière, afin de poursuivre la restructuration et le développement des filières agricoles.
Redonner du pouvoir d’investissement à tous les acteurs
En l’espace de quelques années, la question du prix qui avait été au cœur des préoccupations, car il s’agissait de redonner du pouvoir d’investissement à tous les acteurs, donne des résultats satisfaisants. La bonne vente de l’huile de palme sur le marché international, va amener la société PALMCI, cotée sur la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d'Abidjan, à payer 21,7 milliards à ses actionnaires. Soit 12,3 fois le montant distribué par ladite entreprise en 2020.
Sur la base des réformes établies, les performances de cet industriel en 2021, ont été marquées par un chiffre d'affaires en hausse de 76 milliards FCFA (+63%), faisant de la Côte d’Ivoire, le leader du palmier à huile en Afrique de l’Ouest, avec une production annuelle de plus de 600 000 tonnes d'huile sur une superficie totale de 250 000 ha.
PALMCI, la filiale de palmier à huile du groupe, aujourd'hui à l'honneur, s'étend sur 197 000 ha (44 mille ha en propre et 153 000 ha de plantations villageoises), avec une production annuelle de 330 000 tonnes en 2021. Ce résultat est en effet, passé de 7,136 milliards de FCFA au 3e trimestre de 2020 à 36,330 milliards de FCFA, un an plus tard, soit une augmentation de 29,254 milliards de FCFA en valeur absolue. Cette très forte hausse du résultat net découle de celle du chiffre d’affaires. Celui-ci a en effet, enregistré une hausse de 60% à 152,647 milliards de FCFA contre seulement 95,687 milliards de FCFA au troisième trimestre de 2020. Quant au résultat des activités ordinaires, il suit la même tendance haussière passant de 7,138 milliards de FCFA au troisième trimestre de 2020 à 46,171 milliards de FCFA un an plus tard (+547%).
Hausse de l'huile de palme, une aubaine
La hausse de l'huile de palme offre de nouvelles perspectives à la Côte d'Ivoire. Des industriels notent des opportunités liées à la hausse de 25,6% en un an du prix de l’huile de palme brute et l’identification de nouveaux acheteurs à des prix plus élevés, du fait de la crise entre la Russie et l’Ukraine. Cela a une répercussion directe sur toutes les activités en rapport avec le secteur de l’huile de palme, surtout dans les ventes de marchandises, de produits fabriqués, les travaux et services rendus et d'autres produits. Malgré les charges qui sont quelque peu en hausse, leurs proportions sont faibles, car selon l’avis d’experts, le prix de l'huile de palme sur le marché mondial va enregistrer une vitesse de croissance en 2022 dans le même ordre que la performance de 2021.
Venance Kokora