Les semaines et mois qui viennent seront beaucoup éprouvantes pour les individus sans foi ni loi qui s’adonnent au pillage des ressources minières ivoiriennes à travers l’orpaillage clandestin. En vue de mettre fin à cette pratique illégale qui détruit l’environnement et sème l’insécurité dans toutes les régions du pays, le ministre du Pétrole, des Mines et de l’énergie a décidé d’engager une grande croisade contre ces prévaricateurs des ressources du sous-sol ivoirien. A cet égard, le ministre Mamadou Sangafowa Coulibaly a rencontré la Chambre des rois et chefs traditionnels au siège de ladite institution à Yamoussoukro à l’effet de les associer à cette grande traque. Bien avant, le constat fait par le ministre est effarant. Chaque année, c’est la somme astronomique de 3000 milliards que les orpailleurs clandestins empochent en toute illégalité sur le dos de l’Etat de l’Etat de Côte d’Ivoire. « Nous sommes ici, à la demande du président de la République, pour prendre conseil auprès de la Chambre des rois et chefs traditionnels, dans les efforts du gouvernement pour lutter contre l'orpaillage illégal qui est devenu aujourd'hui un fléau qui menace les fondements de notre pays, au plan sécuritaire, environnemental et au plan socioéconomique », a indiqué le ministre qui n’a pas manqué de préciser que dans la quasi-totalité des cas, les orpailleurs illégaux s'installent et prospèrent dans les localités du pays avec l'accord et l'autorisation des chefs de villages et des propriétaires terriens. Poursuivant, Coulibaly Mamadou Sangafowa a dressé un tableau sombre sur les conséquences de cette pratique. « Nous avons fait une étude qui a démontré que les quantités d'or qui sont extraites de manière frauduleuse dans notre pays, font autour de 142 tonnes, pour l'année écoulée. Là où toutes les quantités de l'exploitation industrielle ne dépassent pas 50 tonnes. Si nous voulons ramener cela en franc Cfa, ce sont des pertes de plus de 700 milliards Fcfa pour la Côte d'Ivoire. Là où les illégaux empochent plus de 3000 milliards de nos francs. Et en plus, ils ne sont pas installés dans notre pays pour faire bénéficier ces recettes à la Côte d'Ivoire » a déploré le ministre Sangafowa, pour qui, cette rencontre permet d'être non seulement au même niveau d'information avec les garants des us et coutumes, mais surtout d'être sensibilisés mutuellement sur ce fléau. Au nom de ses pairs, Sa majesté Désiré Tanoé, président de la Chambre des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire a rassuré le ministre du soutien inconditionnel des garants de la tradition dans ce projet du ministère qui va préserver l’environnement, réduire l’insécurité dans les localités concernées et surtout permettre de renflouer les caisses de l’Etat.
Ernest Famin
