L’amélioration de la compétitivité des produits agricoles, telle qu’envisagée par le gouvernement sur la période de 2021-2025, passe par le maintien du taux de croissance annuel moyen des productions agricoles à 7,5%. Sans oublier l’amélioration du taux d’accroissement des rendements des (5) cinq principales cultures vivrières, notamment le manioc, le maïs, la banane plantain, l’igname et la tomate. Comment faire évoluer le taux d’accroissement annuel moyen des produits agricoles transformés à 13,1% d’ici à 2025 ?
Pour parvenir à ce programme national d’investissement agricole de deuxième génération (PNIA 2), des projets d’agropoles ont pris forme à partir d’approches en vue de les implantés sur l’ensemble du territoire national et en fonction du besoin des populations. Ce sont au total, neuf (9) agropoles qui ont été regroupés en fonction du potentiel qu’offrent les différentes régions de la Côte d’Ivoire. Certains de ces projets sont en cours d’exécution, tandis que d’autres sont en phase de préparation.
Les projets de pôle agro-industriels identifiés sont ceux des zones du Nord avec les régions de la Bagoué, du Poro, du Tchologo et du Hambol, du Nord-Est (régions du Boukani et Gontougo), du Centre (régions du Bélier, Gbêkê, N’zi, Iffou), de l’Ouest…
33 milliards de F CFA pour financer 02 projets au Nord
À ce propos, la Côte d’ivoire et la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) ont signé le 24 février 2022, un accord de 33 milliards de F CFA. Selon le ministre de l’Economie et des Finances, Adama Coulibaly, qui a représenté la partie ivoirienne à cette signature, le premier projet porte sur le pôle agro-industriel dans le Nord (2PAI-Nord) et le second concerne la construction d’une digue de retenue d’eau pour l’irrigation de parcelles rizicoles sur le site de Sangola à M’Bengué, pour un montant cumulé de 50 millions d’euros, soit environ 33 milliards de FCFA.
Par ailleurs, le ministre est revenu sur les orientations stratégiques du chef de l’État, Alassane Ouattara, conformément au Plan national de développement (PND) dont l’objectif est de contribuer à la sécurité alimentaire et à l’augmentation substantielle des revenus des producteurs. Ces orientations ciblent directement les exploitations familiales comme bénéficiaires et au-delà, l’ensemble des acteurs des filières agricoles, notamment les exploitants d’unités de transformation.
Pour le vice-président de la BIDC, Dr Mabouba Diagne, le coût total du projet de pôle agro-industriel dans le Nord (2 PAI-Nord), est estimé à 157,4 milliards de FCFA HT avec un délai d’exécution de 60 mois. La contribution de la BIDC est de 27,9 milliards de FCFA. Dr Mabouba Diagne a ensuite précisé que le coût total du projet de construction d’une digue de retenue d’eau pour l’irrigation de parcelles rizicoles sur le site de Sangola à M’Bengué, est de 8,03 milliards de FCFA HT avec un délai d’exécution de 24 mois. Et la BIDC contribue à hauteur de 5 milliards de FCFA.
Plus de 80 milliards de FCFA pour le centre
La région du Bélier, dans le centre de la Côte d’Ivoire, a été considérée comme la zone expérimentale pour le projet de pôle agro-industriel, initié par le gouvernement qui prévoyait l’aménagement de deux zones pastorales et la construction de 15 parcs, l’aménagement de cinq points d’eau pastoraux, la création et l’équipement de quatre dépôts de produits vétérinaires privés.
Ainsi, la capitale politique Yamoussoukro, a abrité en 2017, dans ce cadre, un projet rizicole et maraîchers aménagés sur une superficie de 1 081,16 hectares dont 97 % des superficies pour les périmètres rizicoles. L’achèvement du projet de pôle agro-industriel dans la région du Bélier (2PAI-Bélier), financé par la Banque africaine de développement (BAD), est prévu en 2022 avec pour objectif d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de plus de 460 000 personnes.
Toujours dans la même région, la ville de Tiébissou, précisément le village de Koubi, a été lancés le 19 octobre 2018, la construction de retenues d’eau, l’aménagement de 2 160 ha de périmètres irrigués et de 670 km de pistes rurales qui ont permis la création de 19 000 emplois.
La mise en place du Projet de Pôle agro-industriel du Bélier (2PAI-Bélier) à hauteur de 80 milliards de FCFA par la Banque africaine de Développement (BAD), devrait profiter à plus 100 mille personnes dans le Bélier. Les effets devraient contribuer à amorcer l’industrialisation de cette partie du pays, à partir du secteur agricole par la mise en place d’un cadre d’assistance technique et financière, la promotion des investissements privés et la mise en œuvre de plusieurs programmes ambitieux de mécanisation, d’emploi des jeunes et de promotion du capital humain.
Comprendre les projets de pôle agro-industriel et leurs rôles
Le ministre d’État, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, témoin de la signature des accords entre la Côte d’Ivoire et la BIDC, a fait savoir que ces projets de pôle agro-industriel dans les régions, s’inscrivaient dans la logique de transformation structurelle de l’économie pour une croissance forte, inclusive, durable. Également, ces projets étaient des créateurs d’emplois, notamment pour les jeunes et les femmes.
Concernant l’agropole 1 qui est un projet de pôle agro-industriel dans la zone Nord, le gouvernement veut contribuer à la structuration des filières anacarde, mangue et oignon, puis relancer la filière riz. Les retombées de ces actions vont accroître l’employabilité des jeunes de la zone.
Quant au projet de pôle agro-industriel dans la zone Nord-Est (2pai-est) couvrant les régions du Bounkani et du Gontougo, il a pour vocation de valoriser le parc national et le fleuve Comoé par la mise en place d’un laboratoire national pour l’agriculture durable et la biodiversité. Il permet aussi d’avoir un centre national de formation en agroforesterie, des investissements pour développer l’éco-tourisme, la conservation aquatique et l’élevage de gibier. En plus, il aide à développer davantage, les cultures de rente que sont le café et l’hévéa et des cultures vivrières, notamment la banane plantain et le riz. À cela, s’ajoutent des filières en expansion, telles que le gingembre et la patate douce à chair orange.
L’agropole 4 est un projet de pôle agro-industriel dans la région du Bélier (2pai-belier) qui est déjà entré en action à travers un co-financement de l’État de Côte d’Ivoire et de la Banque Africaine de Développement (BAD). Il va contribuer à accroître le taux de transformation actuel des produits agricoles, en passant de 51% à environ 85% et favoriser 19 000 emplois permanents. L’objectif principal est d’impacter directement, 112 000 personnes dont 30% de femmes et environ 13 000 bénéficiaires indirects.
L’État prévoit relancer à travers l’agropole 9, le projet de pôle agro-industriel dans la zone Ouest de la Côte d’Ivoire (2pai-ouest) pour la performance des principales matières premières que sont le café-cacao, en vue d’une économie locale durable. La mise en œuvre de ce projet va consister à développer le secteur agro-industriel et promouvoir une agriculture diversifiée, visant à l’autonomisation des femmes et à l’accroissement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Venance Kokora
