Culture

"L’Abidjanais" : Une exception dans un univers de désordre

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Le minibus « L’Abidjanais », une innovation qui offre un confort à ses usagers. (Ph : RY)
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Une semaine plus tard, lorsque nous arrivions à Adjamé Liberté, nous sommes frappé par une scène remarquable : les passagers qui désirent emprunter « L'Abidjanais » sont en rang, attendant le véhicule.

Mis en service par l’État depuis novembre 2023, il renforce non seulement la modernisation et la professionnalisation du secteur du transport en commun dans la capitale économique, mais aussi contribue à l’amélioration des conditions de mobilité des usagers. Pour en savoir davantage, nous avons échangé avec l’un d’entre eux, un homme, agent de banque. À la question de savoir pourquoi il est dans ce rang, alors qu'il avait la possibilité d'emprunter le gbaka ordinaire dont certains sont stationnés non loin de là, il répondit : « Je préfère attendre et monter calmement dans ce minibus pour rentrer chez moi. Avec les gbakas dont vous parlez, le chauffeur roule à vivre allure et l'apprenti est capable de changer le prix du transport en cours de route. Or, quand j'emprunte tous les jours L'Abidjanais, je paie le même transport qui est de 300 F », informe-t-il.

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Une passagère, placée juste avant moi dans le rang, assistante de direction au Plateau, ne dit pas le contraire ; elle qui a été agréablement surprise par l'attitude d'un apprenti, un de ces jours où elle se rendait au travail. « Ce jour-là, je n'ai pas pu avoir la monnaie exacte et j'ai remis un billet de 1000 F à l'apprenti. À ma descente, ayant des difficultés pour rendre la monnaie aux passagers, il m'a demandé de lui donner les 200 F que je tenais. Ce qui n'est pas le cas des autres apprentis gbaka. L'usage de L'Abidjanais est vraiment agréable », se réjouit-elle.

Véhicule confortable et courtoisie de l’apprenti

Pour une fois dans un gbaka, nous avons découvert une poubelle où étaient jetées des ordures de toutes sortes. L'intérieur du minibus est d'une proprété sans pareille, créant une atmosphère qui ne peut qu’aiguiser l'envie de se déplacer avec « L’Abidjanais ». Autre fait remarquable, le véhicule est bien aéré, on peut alors s’y déplacer aisément ; l’allée n’étant pas occupée par des places de fortune, comme on le découvre à l’intérieur de l’autre type de gbaka. L’apprenti, bien installé, occupe son siège, situé à l’entrée du véhicule, sans être obligé de s’accrocher à la portière.

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Bien soigné et courtois, tout au long du trajet Adjamé Liberté-Palais de justice de Yopougon, cet apprenti n’a tenu de propos désobligeants envers un passager. Quand il était confronté au problème de monnaie, il s’est simplement tourné vers le chauffeur qui l’a aidé à trouver des pièces d’argent pour les remettre à certains passagers.

Des chauffeurs bien formés aux techniques de la conduite

« L’Abidjanais » est prisé pour un autre fait et non des moindres : la formation initiale des conducteurs aux techniques de la conduite. L’État n’a pas mis la charrue avant les bœufs. Au contraire. « Avant de conduire ce véhicule, j’ai été bien formé par les agents de l’OSER (Ndlr : Office de Sécurité Routière) en collaboration avec la SOTRA. En tout cas, j’ai reçu le nécessaire pour faire ce travail comme il se doit », nous informe Dosso Faloukou, conducteur de « L’Abidjanais », rencontré non loin du Palais de Yopougon où on apercevait plusieurs modèles de minibus qui étaient garés. « Certains apprentis avec qui nous travaillons, ont même été formés comme nous », ajoute Bamba Lassine, son collègue.

Raymond Yao

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