Autrefois portée par des artistes-musiciens chevronnés et des artistes à voix, la musique urbaine ivoirienne a beaucoup évolué ces dernières décennies avec l’arrivée du Zouglou, du couper-décaler et du Rap dans le paysage musical ivoirien.
Toute chose qui fait dire aux nostalgiques, aux professionnels et aux amateurs de la musique ivoirienne que le niveau a drastiquement baissé. Toutefois, de nouveaux talents ont réussi à s’imposer avec leurs rythmes musicaux souvent décriés mais qui cartonnent. Qui sont donc ces nouveaux seigneurs de la musique urbaine ivoirienne et pourquoi, malgré les critiques acerbes à leur encontre, ils continuent d’être sous les spotlights ? Avec l’avènement de l’internet, la façon de faire la musique a évolué, imposant les musiques urbaines comme des rythmes incontournables et par lesquels la réussite est assurée. Le piratage des œuvres de l’esprit, qui a fait fuir ou freiné tous les grands talents, a fini par imposer d’autres types d’artistes, jugés médiocres mais dont la musique et l’influence vont au-delà de nos frontières. Il ne suffit donc plus d’avoir la voix de rossignol de Bailly Spinto et ou les textes de Chantal Taïba pour être au firmament de la musique ivoire. Et cela, certains l’ont si bien compris. Ces nouveaux seigneurs de la musique urbaine, qui pour la plupart sont très bien suivis sur les réseaux sociaux, ont réussi à s’adapter à l’air du temps parce que la plupart connaissent la psychologie et les envies du public et des mélomanes. Du Zouglou en passant par le couper-décaler et le Rap, ces nouveaux ambassadeurs de la musique urbaine portent haut le drapeau ivoirien. Ils ont même permis des brassages culturels à travers des featurings avec des stars d’autres pays, mondialement connues. Ambassadeurs de grandes marques, ambassadeurs d’institutions internationales, ces nouveaux seigneurs de la musique remportent de grands prix et distinctions tant en Côte d’Ivoire CULTURE Musique ivoirienne Voici les nouveaux seigneurs de la musique urbaine ! Autrefois portée par des artistes-musiciens chevronnés et des artistes à voix, la musique urbaine ivoirienne a beaucoup évolué ces dernières décennies avec l’arrivée du Zouglou, du couper-décaler et du Rap dans le paysage musical ivoirien. Philippe Kla A’Salfo et Molare demeurent les valeurs sûres de la musique ivoirienne. qu’à l’international. Et les majors présentes en Côte d’Ivoire se battent et paient le prix fort pour se les arracher. Plus visibles sur les grandes chaines de télévision et mieux exposés dans la presse, ces artistes occupent pleinement les grandes scènes de concert du pays. Certains sont sollicités pour faire du lobbying auprès du public, des institutions et des sponsors.
Yodé et Siro, VDA, Les Leaders, Magic Diezel…, ces Zougloumen des temps modernes
30 ans après sa naissance, le Zouglou reste un genre majeur en Côte d’Ivoire. Si parmi les pionniers, certains n’ont pu poursuivre l’aventure ou résister à l’air du temps, la nouvelle génération a réussi à imposer ce rythme comme valeur sûre de la musique urbaine ivoirienne. Le duo Yodé et Siro, qui s’accroche encore malgré un environnement dominé par des jeunes groupes comme VDA, Les Leaders, Magic Diezel…tient toujours la barre avec un Zouglou à cheval entre l’originel et le moderne. L’influence de ce duo dans ce milieu n’est plus à démontrer. Toutefois, les groupes VDA, Les Leaders, Magic Diezel restent les plus sollicités de leur génération. C’est pratiquement chaque année que ceux-ci prennent rendez-vous avec leurs fans dans la plus grande salle du Palais de la Culture Bernard Binlin Dadié de Treichville. Ils drainent des milliers de fans. Des seigneurs donc dans leurs domaines. La renaissance du Rap avec Kiff No Beat, Suspect 95, Fior 2 Bior Le Rap Ivoire a connu une seconde vie après les temps glorieux du groupe RAS, Billy Billy, Stezo, de feu Almighty, Garba 50. La renaissance de ce genre musical est désormais assurée par trois entités qui ont réussi à imposer de nouveau ce mouvement qui tendait à disparaître. De Kiff No Beat en passant par Suspect 95 et Fior 2 Bior, chacun a apporté une particularité plaisante au Rap made in Côte d’Ivoire. Et les mélomanes ne jurent désormais que par ces ambassadeurs pratiquement tous signés chez des majors. Si au niveau du groupe Kiff No Beat, les individualités sont désormais mises en avant, Suspect 95 et le jeune Fior 2 Bior forcent l’admiration. En témoigne le récent concert live réussi de ‘’l’Ambassadeur du Syndicat’’ Suspect 95, qui a fait le plein de la salle Anoumabo du Palais de la Culture. Quant à Fior 2 Bior, l’ex-poulain d’Ariel Sheney dont la chanson ‘’Gnonmi avec lait’’ en featuring avec Niska est sortie le 1er mars 2021 avec plus de 11 millions de vues à ce jour sur Youtube, il suscite beaucoup d’espoir. Il s’impose ainsi comme le nouveau porte-flambeau du Rap Ivoire.
Kerozen et Josey, deux valeurs sûres et dominantes
Ils sont difficiles à classer dans un genre musical particulier tant leurs musiques sont particulières elles aussi. Ces deux valeurs sûres de la musique urbaine ont vite imposé leurs talents. Et par leurs textes et leurs timbres vocaux, Kerozen et Josey continuent de marquer les mélomanes ivoiriens. Toutes leurs sorties discographiques généralement couronnées de succès sont toujours très attendues. Leurs spectacles également. L’exploit récent de Kerozen au Palais de la Culture après un premier report de son concert pour raisons d’obsèques nationales du défunt Premier ministre, Hamed Bakayoko, atteste de l’influence du chanteur auprès des mélomanes.
Les incontournables A’Salfo et Molare
Ils sont les plus sollicités et consultés des artistes ivoiriens pour leur influence. Classé dans le top 50 des personnalités les plus influentes d’Afrique, A’Salfo reste incontournable dans l’univers des musiques urbaines ivoiriennes. Commissaire général du plus grand festival du pays (Femua), A’Salfo est consulté pour sa sagesse, ses valeurs d’entrepreneur prospère, ses conseils, ses orientations et sa parfaite maîtrise des arcanes du showbiz. Lobbyings auprès des grandes institutions, des personnalités et des sponsors lui sont régulièrement confiés pour décanter des situations. Pareil pour Molare, ‘’le Boss du couper-décaler’’, qui réussit aussi bien dans le lobbying que l’intermédiation culturelle. Des cas sociaux d’artistes lui sont généralement confiés pour les décanter. Tous ceux désireux d’avoir une longue carrière dans la musique urbaine ont toujours consulté ces deux personnalités fortes du showbiz ivoirien. Outre, ces têtes fortes de la musique urbaine ivoirienne, il faudra également compter aussi avec d’autres talents quelque peu endormis du couper-décaler depuis le décès du ‘’King’’ de ce rythme musical créé par Douk Saga. On peut citer, entre autres, Mix Premier, Ariel Sheney, Serge Beynaud, Bébi Philip et Débordo Leekunfa.
Philip Kla
