Culture

Interview/Ibrahim Kamissoko (Styliste, promoteur d’Abobo Fashion Art) : « Aucun pays ne peut se développer sans culture »

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Ibrahim Kamissoko, commissaire général d’Abobo Fashion Art. (Phot
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Ibrahim Kamissoko est styliste créateur. Chevalier de l’Ordre du mérite culturel, il a reçu plusieurs distinctions tant au plan national qu’international. Promoteur de l’évènement culturel Abobo Fashion Art, il explique dans cette interview, les raisons de l’institution de ce festival de mode dans la commune d’Abobo.

Vous êtes le commissaire général d’Abobo Fashion Art. Pouvez-vous en dire plus ?

Nous avons créé Abobo Fashion Art qui est notre manière à nous de participer au développement de cette commune que beaucoup considèrent à tort comme une commune hors la loi. Grâce à nos actions pour le développement de la mode, nous sommes parvenus à faire asseoir Abobo Fashion Art qui fait aujourd’hui, la fierté de la commune d’Abobo. C’est un événement international de la mode pour développer la culture de façon générale.

Vous êtes déjà à trois éditions. Quel bilan pouvez-vous faire ?

Le bilan est positif, parce ce qu’au départ, l’événement se tenait sur un seul jour. Maintenant, nous sommes passés à quatre jours. La population s’intéresse de plus en plus à cet évènement sans oublier les autorités. D’ailleurs, je voudrais remercier la ministre d’État Kandia Camara qui ne ménage aucun effort pour nous appuyer dans l’organisation de cet évènement. À côté d’elle, il y a le soutien de notre ministre de la Culture et de la Francophonie, sans oublier ma marraine, la ministre Martine Coffie-Studer.  Mais nous souhaitons avoir beaucoup d’autorités présentes pour les prochaines éditions.

Vous aviez fait le tour de plusieurs pays en Afrique ces temps-ci où de nombreux trophées vous ont été décernés.  Comment ressentez-vous ces distinctions ?  

Merci pour la question. Au Bénin, j’ai reçu le prix Mathieu Kérékou du meilleur acteur pour le développement de la mode. Après le Bénin, j’ai été en Casamance (Sénégal) pour remercier des ministres qui nous ont accompagnés dans l’organisation de la troisième édition d’Abobo Fashion Art, en prenant en charge, les mannequins qui sont venus du Sénégal à cette édition. Mon déplacement en Casamance s’inscrivait dans la logique de remerciements à ces autorités. Limitons-nous à ces deux pays pour ne pas être trop long.

Comment la mode ivoirienne est perçue en Casamance ?

Ce n’est pas seulement en Casamance, mais plutôt dans le monde entier. J’étais fier de représenter le drapeau ivoirien où j’ai été félicité par les autorités sénégalaises. D’ailleurs, je vous apprends qu’en matière de mode et musique, la Côte d’Ivoire est première dans le monde. Cela, grâce à tout ce qui est fait par chacun dans son secteur d’activité. Tous les pays manifestent une grande satisfaction à rencontrer les acteurs de la mode et de la musique, parce que nous faisons des merveilles. Je crois que si nous continuons sur ce chemin, dans quelques années, nous serons inégalables.

Il y a de grandes figures de la couture telles que Pathé’O et Ciss St Moïse qui font la fierté de la Côte d’Ivoire. Pensez-vous que la relève est assurée avec la jeune génération dont vous faites partie ?  

La relève est très bien assurée. Je remercie nos devanciers et en particulier, Pathé’O. Il est disponible pour nous et nous donne des conseils pour nous aider à avancer. Grâce à cette grande figure de la mode, tout le monde reconnaît la Côte d’Ivoire dans le monde en matière de mode. Il y a à côté de lui, Ciss St Moïse. Je ne n’oublie également pas Isabelle Anoh qui fait beaucoup pour la mode ivoirienne.

Vous aviez présenté à des défilés, des tenues faites à partir d’objets tels que des cartes de jeu, des pneus et des ventilateurs…

(Rires…) Effectivement, beaucoup de personnes me demandent quel est mon secret. Mon secret, c’est le travail rien que le travail. Les modèles que je crée ne sont pas sur Google ni Facebook. Je dors, je réfléchis, je rêve avant de créer mes modèles. Mes modèles sont uniques dans le monde entier. Je ne triche personne. J’ai trois à quatre heures de sommeil par jour. Pour en venir à mes créations, il y a par exemple mademoiselle O, avec des ventilateurs en fer et un volant qui faisait 4 mètres de longueur. Cette création m’a pris plus de deux mois de travail. Il y a aussi la robe ‘’Jocker’’. Je l’ai confectionnée avec les cartes de jeu, soit plus de 2 754 cartes, avec 4 mètres de longueur. Elle nous a pris également trois mois pour la réaliser. Il y a aussi ‘’l’araignée royale’’ que j’ai créée avec huit nattes de deux places chacune.

 

Réalisée par Ernest Famin

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